Intervention de Sandrine Mörch

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 10h00
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSandrine Mörch, présidente :

Nous poursuivons nos auditions relatives aux effets de la crise sanitaire sur les enfants et la jeunesse en recevant M. Jean-Pierre Rosenczveig et Mme Marie Lambert-Muyard, respectivement président et conseillère technique de la commission Enfances-Familles-Jeunesses de l'Uniopss.

Association reconnue d'utilité publique, l'Uniopss a pour vocation d'unir, de défendre et de valoriser les acteurs privés non lucratifs de solidarité. Elle porte auprès des pouvoirs publics la voix collective des associations des secteurs sanitaire, social et médico-social engagées aux côtés des personnes vulnérables et fragiles. Présente sur l'ensemble du territoire, elle regroupe des unions régionales, ainsi qu'une centaine de fédérations, unions et associations nationales, représentant 25 000 établissements, 750 000 salariés et l'engagement d'un million de bénévoles.

L'Uniopss apparaît donc comme un observateur privilégié des besoins sociaux et un acteur majeur du monde associatif de l'économie sociale et solidaire. À ce titre, nous souhaiterions entendre votre éclairage sur les conséquences de la crise pour les enfants et les jeunes, en particulier les plus vulnérables d'entre eux : les enfants en situation de handicap, les enfants pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, ou encore les mineurs isolés. Les aspects de prévention des violences intrafamiliales et de prise en charge des enfants qui en sont victimes retiennent tout spécialement notre attention.

Vous êtes déjà intervenus devant la mission d'information consacrée aux « problématiques de sécurité associées à la présence de mineurs non accompagnés ». Cet intitulé ne manque pas d'éloquence sur certains amalgames préjudiciables à la sérénité des débats que nous conduisons. Il sera intéressant de confronter entre elles les différentes visions que notre société entretient sur ce que d'aucuns qualifient de problème, mais qui forme d'abord la réalité quotidienne d'enfants.

À l'occasion de la crise, nous voudrions aussi connaître votre regard sur le rôle et le fonctionnement des acteurs qui interviennent auprès des enfants, de la jeunesse et des familles : l'État, avec les services de l'éducation nationale ou de la justice, les collectivités locales, avec l'aide sociale à l'enfance (ASE) ainsi que les centres de protection maternelle et infantile (PMI), l'ensemble des acteurs associatifs des secteurs médico-social, sanitaire et éducatif. Il s'agira de comprendre si de nouvelles coopérations ont émergé à la faveur d'une crise qui les rendait absolument indispensables. Quelles furent les réussites ? Sur quoi des améliorations pourraient-elles porter ? Quels sont les premiers enseignements que nous pouvons tirer de la crise sanitaire toujours en cours ? Sur quels aspects devons-nous nous garder d'abaisser le niveau de notre vigilance ?

Enfin, je vous saurais gré de vous prononcer sur des problèmes qui, s'ils ne se sont pas révélés pendant la crise, n'en apparaissent pas moins comme fondamentaux. Ils ont notamment trait au divorce et à sa violence latente. Curieusement, ils ne se placent jamais au centre des discussions inhérentes à l'enfance et à la jeunesse. Que vivent nos enfants et nos jeunes lorsque leurs parents ne s'entendent plus ? Les ravages de telles situations n'équivalent‑ils pas ceux dont il est en permanence question de nos jours ?

L'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite donc à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».

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