Intervention de Anne-Manuèle Hébert

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 16h15
Commission d'enquête pour mesurer et prévenir les effets de la crise du covid-19 sur les enfants et la jeunesse

Anne-Manuèle Hébert, organisatrice du festival Tubecon :

Nous avions, lors de la première édition du festival, travaillé sur toute une série de programmes à destination des parents. Cela devait leur permettre de comprendre ce qu'étaient les réseaux sociaux ou bien comment, éventuellement, limiter l'accès aux profils de leurs enfants. Beaucoup de parents qui se sont rendus à l'événement m'ont dit leur bonheur, au-delà de ce qu'ils avaient appris, de partager un moment avec leurs enfants. Ils ont parlé ensemble des réseaux sociaux et ont partagé un même sujet d'intérêt. Je suis tout à fait d'accord avec la nécessité de créer des formules pour sensibiliser les parents aux codes des réseaux sociaux.

Je remercie Séraphin Alava d'avoir relevé l'enjeu des influenceurs. L'influenceur est peut-être aujourd'hui la personne qui se rend dans les cages d'escaliers virtuelles. Il s'adresse à sa communauté et est capable de lui faire passer des messages parce qu'il parle la même langue. L'événement de 2020 a totalisé plus de 12 millions de vues en 48 heures. Cela a été rendu possible par quinze jeunes. Grâce à eux, nous avons touché 12 millions de personnes. L'impact de ces réseaux sociaux, et la caisse de résonance qu'ils représentent, sont considérables. Si l'on arrive à en faire quelque chose de positif, cela peut être formidable.

Enfin, j'ai appris récemment que le cerveau humain fonctionnait beaucoup grâce aux messages positifs. Les messages positifs sont une source de motivation. Diaboliser et faire peur, en revanche, n'entraîne souvent pas de réaction. En l'occurrence, nous devrions réfléchir à comment donner envie plutôt que de faire peur : donner envie de laïcité, de démocratie, donner envie de vivre ensemble, d'accéder à une information vérifiée. Nous devrions capitaliser sur ces valeurs positives et sur les démarches positives des influenceurs. L'influenceuse Léna Situations se bat au quotidien pour l'acceptation de soi, en faveur d'une meilleure place des femmes et des filles. Beaucoup d'initiatives positives existent. À nous, à vous, à la société civile et au public de créer des projets.

Il est toujours compliqué de savoir par où commencer ; chacun doit pouvoir agir à son niveau. Les réseaux sociaux font peur aujourd'hui – nous avons parlé des algorithmes. Au‑delà de cela, nous pouvons nous demander comment capitaliser sur les forces existantes pour en faire des forces positives. Cela peut être une piste intéressante. Des activations telles que les influenceurs, les festivals, des événements heureux peuvent, à leur échelle, y contribuer.

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