J'apprécie vos remerciements adressés à l'équipe du CNM. Nous devons impérativement stabiliser l'environnement pour les 270 000 personnes qui perçoivent un revenu de la pratique musicale. Nous devons également préserver en France la diversité territoriale, celle des genres et des modèles économiques. Nous avons également besoin de champions, notamment à l'export, pour trouver des recettes pérennes. Enfin, la pratique musicale doit être encouragée.
Le CNV avait engagé une première génération de contrats de filière avec les régions. Le CNM, lui, souhaite élargir ces contrats à toutes les esthétiques et à la musique enregistrée. Les collectivités doivent, de leur côté, s'engager à un financement paritaire pour professionnaliser et structurer la filière.
Par ailleurs, il me semble difficile de définir les domaines qui seront concernés par l'attribution des 50 millions d'euros de crédits annoncés. Il revient au conseil d'administration d'en décider. Pour autant, ce budget pourra compenser la perte de taxe sur les spectacles (au moins 28 millions d'euros seront perdus). De plus, il permettra de rétablir les 10 millions d'euros prélevés dans le fonds de roulement. Nous souhaitons, en outre, apporter notre aide à la musique enregistrée, aux créateurs. Une concertation a été engagée à cet effet.
Selon les rapports parus en la matière, le budget d'un centre tel que le CNM doit atteindre 100 millions d'euros environ. Ce budget permettrait de mener une politique complémentaire des collectivités territoriales et du ministère de la Culture. Nous devons néanmoins trouver des ressources pérennes à travers un travail sur les crédits d'impôt et la fiscalité numérique.
Nous estimons les pertes financières liées à cette crise à 2 milliards d'euros pour le secteur. Les commissions du CNM peuvent se tenir prochainement pour aider la trésorerie des producteurs et les accompagner pour faire face aux difficultés matérielles. Toutefois, une reprise d'activité dégradée avec des jauges très limitées induirait la perte du chômage partiel tout en limitant les recettes potentielles.
Nous travaillons depuis longtemps avec les collectivités territoriales et la Ville de Paris. Nous n'envisageons pas, néanmoins, de les démarcher davantage.
Aujourd'hui, le champ d'action du CNM porte sur les musiques actuelles et les variétés. De fait, les esthétiques classiques ne s'acquittent de pas la taxe sur la billetterie. Nous pouvons engager une réflexion sur ce point, mais nous ne devons pas déstabiliser des économies fragiles. Le CNM peut donc les aider dans leurs projets, sans pour autant les financer.
S'agissant du fonds de secours dédié aux TPE et aux PME, nous vérifions précisément la nature du plan de trésorerie présenté. Le montant de 3,4 millions d'euros déjà versé prend en compte les difficultés rencontrées jusqu'à la fin du mois de mai 2020. Il s'avère probable que les difficultés seront plus importantes au cours de la période estivale et à l'automne. C'est pourquoi il est préférable de ne pas encore avoir dépensé l'intégralité de ce fonds de secours.
Sur le sujet de l'égalité entre les hommes et les femmes, nous avons, pendant le confinement, passé un accord avec l'Université Paris I. Des réflexions sont en cours, notamment sur la place des femmes dans les programmations toutes esthétiques confondues. Nous envisageons, en outre, de mettre en place un observatoire au sein du CNM sur la place des femmes. Nous ferons évoluer toutes nos aides, dès que la fusion sera effective, pour octroyer des bonus aux professionnels qui font appel à des femmes sur des postes de responsabilité. Des actions d'accompagnement sont également mises en place pour lutter contre les violences et le harcèlement, notamment dans les festivals.
Enfin, les indépendants ne sont pas titulaires d'une licence d'entrepreneur de spectacle et ne sont pas affiliés à des organisations professionnelles pour les défendre. Nous avons, cependant, reçu les agents artistiques, les managers et les attachés de presse, car le CNM a également été créé pour eux.