Nous examinons aujourd'hui la proposition de résolution de notre collègue Marie-George Buffet, tendant à la création d'une commission d'enquête chargée de mesurer et de prévenir les effets de la crise de la covid-19 sur les enfants et les adolescents. Le groupe du Mouvement démocrate salue la mise au premier plan de cette thématique du bien‑être et de la santé des jeunes, encore trop peu présente dans notre assemblée.
Sous cette nouvelle législature, on peut toutefois constater l'engagement de nombreux parlementaires pour faire résonner dans cette enceinte la parole de l'enfant et garantir l'effectivité de tous leurs droits. C'est notre engagement au sein du groupe d'études sur les droits de l'enfant et la protection de la jeunesse, que je copréside avec ma collègue Alexandra Louis, de même que la prise en compte des droits de l'enfant dans les travaux de l'Assemblée nationale était l'objectif de la proposition de résolution de notre collègue Florence Provendier, adoptée en janvier dernier.
La crise sanitaire que nous traversons est inédite. Pendant la période de confinement, notre assemblée, et en particulier notre commission, a été pleinement mobilisée. Cette proposition de résolution tient à aller plus loin en faisant des conséquences de la crise du covid sur la jeunesse un élément central de notre action.
En effet, il est important de ne pas sous-estimer les effets de cette crise sur les enfants. Comme l'indique l'exposé des motifs, l'Organisation mondiale de la santé nous appelait à la vigilance sur ce point dès le mois de mars : « Les enfants sont susceptibles de ressentir de l'inquiétude, de l'anxiété et de la peur, ce qui peut inclure des types de peurs très similaires à celles vécues par les adultes, telles que la peur de mourir, la peur de la mort de leurs proches ou une peur de ce que signifie recevoir un traitement médical. » Le Défenseur des droits, M. Jacques Toubon, a aussi alerté sur les conséquences que pourrait avoir le confinement sur les enfants, en particulier sur les plus fragiles d'entre eux, notamment à cause de l'invisibilité à laquelle les a condamnés l'absence de vie sociale.
Augmentation des violences intrafamiliales, isolement, questionnements sur l'épidémie sont autant de sources d'inquiétude et de trauma qui peuvent avoir des incidences à long terme sur le développement de l'enfant. Notre devoir est donc d'identifier ces risques, de les comprendre et d'agir au mieux pour les neutraliser.
Le Gouvernement, par l'action du ministre Adrien Taquet, a démontré la vigilance et la mobilisation de l'État sur la question : augmentation des moyens pour la plateforme 119, campagne d'information pour ce même numéro, mise en place d'une plateforme pour l'accompagnement à la parentalité, partenariat avec les réseaux sociaux pour des actions de sensibilisation directes des jeunes, mais aussi travail régulier avec les départements, notamment sur la protection de l'enfance.
Notons également que la stratégie de déconfinement s'accompagne d'une attention toute particulière portée à l'évaluation des conséquences du confinement sur la santé mentale des enfants et à la prise en charge des troubles éventuels, ce qui va dans le sens de la résolution proposée.
Cette commission d'enquête sera donc l'occasion de placer au cœur de notre assemblée un sujet d'importance, sur lequel notre action démarre et doit perdurer. Le groupe MoDem salue cette initiative et rappelle son engagement constant dans la promotion des droits de l'enfant. Nous serons évidemment attentifs à la mise en place de cette commission d'enquête et actifs en son sein, afin de réaffirmer que l'intérêt supérieur de l'enfant reste une priorité absolue.