Intervention de Bruno Studer

Réunion du mercredi 30 septembre 2020 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Studer, président :

Mes chers collègues, nous poursuivons ce matin nos Rendez-vous du numérique éducatif avec deux nouvelles tables rondes. Elles porteront sur des thématiques qui ont émergé au cours de nos échanges de la semaine passée : la formation des enseignants au numérique éducatif et les conditions matérielles de son déploiement.

Les progrès du numérique éducatif ont tous en commun un préalable : la formation des enseignants aux usages et aux pédagogies de cette technique, qui a été le thème de notre première table ronde. Celle-ci réunit :

– M. Alain Frugière, président du réseau des instituts nationaux supérieurs du professorat et de l'éducation (INSPÉ), créés par la loi pour une école de la confiance du 28 juillet 2019, et directeur de l'INSPÉ de Paris,

– M. Édouard Geffray, directeur général de l'enseignement scolaire (DGESCO),

– Mme Marie-Caroline Missir, directrice générale du réseau Canopé (réseau de création et d'accompagnement pédagogiques),

– et Mme Caroline Vincent, maîtresse de conférences à l'université d'Aix-Marseille (Aix-Marseille Université) et enseignante à l'INSPÉ d'Aix-en-Provence.

La semaine dernière, nous avons beaucoup évoqué le sujet de la formation. Il ressortait de nos échanges que la formation des enseignants au numérique éducatif souffre encore de lacunes et de difficultés. Il sera intéressant d'entendre nos invités à ce sujet.

Les résultats de la dernière étude PROFETIC de 2019 (Professeurs et Technologies de l'Information et de la Communication) qui évalue les usages numériques des enseignants du premier degré sont édifiants : 47 % d'entre eux jugent leur maîtrise du numérique insuffisante, 35 % utiliseraient davantage le numérique s'ils étaient mieux formés à l'utilisation pédagogique des outils et 24 % s'ils disposaient d'une meilleure maîtrise dans les domaines numériques.

Le confinement, qui justifie nos travaux en amont des États Généraux du numérique pour l'éducation qui se tiendront les 4 et 5 novembre 2020 à Poitiers, a tout autant révélé la formidable capacité des enseignants à s'adapter et à innover dans leurs pratiques pédagogiques, que la difficulté que quelques-uns ont pu éprouver à maîtriser certains usages et pédagogies du numérique éducatif.

J'adresserai à nos invités, en leur qualité de spécialistes dans ce domaine, plusieurs questions.

Qu'a révélé pour vous la période de confinement sur le niveau de formation de nos enseignants ? Dans quelle mesure la crise sanitaire a-t-elle infléchi vos ambitions en la matière ?

Les rapports sur le numérique éducatif des commissions des affaires culturelles de l'Assemblée nationale et du Sénat de 2018 pointaient une formation initiale sous‑dimensionnée. Je me félicite que depuis la loi pour une école de la confiance, le code de l'éducation précise la mission des INSPÉ dans le champ du numérique éducatif et que le contenu de la formation mise en œuvre par ces instituts ait été défini par le décret du 28 mai 2019. Dès lors, quels sont encore les freins et les leviers que vous identifiez pour une formation initiale des enseignants aux enjeux numériques plus performante ? Préconiseriez‑vous, comme le fait la Cour des comptes, de rétablir la nécessité d'obtenir le certificat informatique et internet de niveau 2 – enseignant (C2i2e), afin d'accéder au statut d'élève-fonctionnaire ou d'être titularisé ? Le décret du 23 août 2013 avait supprimé cette condition.

Enfin, l'étude PROFETIC de 2019 révèle que si 57 % des enseignants du premier degré ont, au cours des deux années qui la précédaient, participé à une formation sur le numérique, 66 % d'entre eux estiment que leurs besoins dans ce domaine n'ont pas été couverts. Différents rapports regrettent des formations trop peu centrées sur l'usage pédagogique des outils numériques. Ainsi quels sont les freins et leviers que vous identifiez afin d'améliorer la formation continue des enseignants aux enjeux du numérique ?

La loi pour une école de la confiance a certes rendu obligatoire la formation continue pour chaque enseignant. Cependant, que pensez-vous de l'idée d'astreindre spécifiquement l'ensemble des enseignants des premier et second degrés, mais aussi de l'enseignement supérieur, à une formation périodique à l'utilisation des outils numériques pédagogiques ?

Mesdames, messieurs, je vous cède la parole pour un propos introductif. Un échange suivra avec les commissaires qui, à leur tour, vous interrogeront.

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