Intervention de Bruno Studer

Réunion du mercredi 30 septembre 2020 à 9h35
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Studer, président :

Au cours de la précédente table ronde, nous évoquions le corps enseignant, sa formation initiale et continue, indispensable à la réussite du numérique éducatif.

La politique du numérique éducatif ne saurait non plus faire l'économie d'infrastructures suffisantes dans les établissements, d'équipements appropriés pour les élèves et les enseignants. C'est pourquoi notre seconde table ronde de ce jour porte sur les conditions de déploiement du numérique éducatif dans les territoires et les établissements.

Afin d'échanger sur ce sujet, je souhaite la bienvenue :

– aux deux représentants de la région Grand Est, MM. Olivier Martin, directeur des lycées, et Jean-François Vendramini, chef du service numérique éducatif,

– ainsi qu'à M. Philippe Vincent, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l'éducation nationale (SNPDEN),

– et à M. Frédéric Kerbeche, chef du service développement et stratégie numérique à la direction de l'éducation et des collèges du conseil départemental du Val‑d'Oise.

La stratégie du numérique éducatif présente la particularité de se partager entre l'État et les collectivités territoriales. Ces dernières sont en effet compétentes en matière d'infrastructures, de réseaux, d'équipement des élèves et de maintenance des équipements.

Les collectivités disposent ainsi d'une marge de manœuvre conséquente. Elle explique l'existence de politiques publiques différenciées selon les territoires.

Dans sa stratégie « lycée 4.0 », la région Grand Est a par exemple mené une politique spécifique, notamment en ce qui concerne les manuels scolaires et l'équipement des élèves en ordinateurs.

Quant à lui, le département du Val-d'Oise s'est investi très tôt dans le plan numérique des collèges. Il est aujourd'hui partie prenante du dispositif « Territoires numériques éducatifs » (TNE).

Sur l'année scolaire 2018-2019, l'étude ETIC (enquête sur les technologies de l'information et de la communication) relève que le niveau différentiel d'action entre les collectivités territoriales constitue l'une des causes des disparités territoriales constatées en France. Plusieurs tendances se dessinent.

Les lycées professionnels sont mieux pourvus en équipements informatiques que les lycées généraux et technologiques. Les établissements en zones rurales et urbaines peu denses disposent en moyenne d'un meilleur équipement que ceux des zones plus densément peuplées, mais ont accès à un réseau internet moins développé. Les établissements situés en zones REP (réseau d'éducation prioritaire) et REP+ sont moins bien équipés que les autres.

Ces constats m'amènent à vous poser plusieurs questions.

Par vos expériences respectives, quels obstacles et leviers identifiez-vous à la réduction des inégalités entre les établissements d'une part, entre les territoires d'autre part, en matière de connectivité, d'infrastructures et d'équipement ?

Diverses approches existent s'agissant de l'équipement informatique. Elles vont de l'équipement systématique des élèves au développement de classes mobiles, en passant par une logique dite AVEC (pour « apportez votre équipement personnel de communication », ou BYOD, bring your own device ), qui suppose que les élèves apportent leur propre matériel. Vous êtes des acteurs qui vous investissez directement dans les politiques d'équipement. Que retenez-vous des initiatives que vous avez suscitées ou observées ?

Dans son rapport de 2019, la Cour des comptes indique que l'usage des espaces numériques de travail (ENT) se révèle inégal selon les établissements et territoires. Il n'existe pas nécessairement de prestataire unique pour les collèges et lycées d'une même région, ce qui soulève des questions du point de vue de l'efficacité économique et de la facilité d'utilisation.

En 2018, dans un rapport relatif à l'école dans la société numérique, notre commission préconisait d'encourager le choix d'un prestataire unique par région pour les ENT des collèges et des lycées. Nous pourrions également envisager le choix d'un seul prestataire pour l'ensemble du territoire national et obtenir ainsi un espace numérique national de travail.

Nous entendrons avec intérêt vos réactions à ce sujet. Quels enseignements tirez-vous de la mise en œuvre des ENT au sein de vos territoires et établissements ?

Je vous cède la parole. Un échange avec les commissaires suivra vos propos introductifs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.