Nous n'avons pas encore répondu à la question du coût et des moyens de la politique de numérisation.
En investissement, le coût s'avère fort variable d'une collectivité territoriale à une autre. Des enquêtes se publient tous les ans à ce sujet.
La vraie question me semble être celle du coût par établissement scolaire, voire le montant de l'investissement pour une salle de classe. Cela permettrait d'avoir un modèle pour l'ensemble des collectivités territoriales.
Évidemment, des ratios peuvent être appliqués aux différents départements, afin de discerner, en les comparant, l'ampleur des investissements respectifs.
Depuis dix ans, sous l'impulsion de sa présidente, le conseil départemental du Val-d'Oise marque sa volonté d'investir dans le numérique éducatif, qu'il définit comme l'une de ses priorités. Les budgets dont nous disposons rassurent la communauté enseignante et les chefs d'établissement sur le bon fonctionnement de leurs outils et la continuité de leurs pratiques numériques. Nous avons par exemple la possibilité de remplacer le parc informatique tous les sept ans. Chaque année, nous redotons intégralement 16 ou 17 établissements scolaires.
Si les collectivités locales s'engagent sur le long terme, avec un projet de territoire, il est permis de s'interroger tant sur l'étendue que sur la constance du plan d'investissement que l'État consacre au domaine de la formation professionnelle des enseignants.
L'effort des collectivités est incontestable. Le très haut débit sur les territoires, l'accès à l'internet dans toutes les salles de classe, les outils informatiques dans les établissements sont désormais des réalités. Le cap a été franchi presque partout. Nous passons aujourd'hui à l'outil à l'élève, aux classes mobiles ou aux équipements individuels. Les écarts restent importants. Quand la région Grand Est équipe individuellement tous les élèves des lycées dont elle a la responsabilité, un département comme celui du Val-d'Oise ne propose encore, avec ses classes mobiles, qu'une dotation moyenne d'une trentaine d'appareils portables, de type tablettes, pour quelque 600 élèves.
Nous envisagions un temps la solution dite AVEC, ou BYOD. Elle ouvrait des perspectives d'utilisation du smartphone en classe comme nouvel outil pédagogique. L'idée en a été abandonnée pour les collèges. L'institution invite désormais les collégiens à ne plus se servir de leurs téléphones dans l'enceinte scolaire. L'équipement numérique des élèves reste donc au centre de nos préoccupations. Il constitue l'enjeu des années à venir.