L'Éducation nationale, la jeunesse et les sports, trois piliers de notre République, sont réunis au sein d'un seul et grand ministère. Le ministère des sports renoue ainsi avec son ADN et sa mission d'origine, l'éducation. Avec Jean-Michel Blanquer, nous voulons enrichir et renforcer notre action en faveur de l'intégration durable du sport dans les politiques éducatives. Avec Sarah El Haïry et Nathalie Élimas, nous formons une équipe intimement convaincue que le fait de faire du sport et d'avoir accès à une pratique encadrée et sécurisée au sein d'une association, partout sur notre territoire, est une chance pour notre jeunesse.
Le sport est l'un des creusets des valeurs de la République. Il est constitutif du pacte républicain. C'est une source d'autonomie, d'émancipation, de citoyenneté. À ce titre, je pense par exemple à l'héritage que laisseront les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Les Jeux représentent en effet un véritable levier de transformation de la place du sport dans notre société.
Pour que nous puissions saisir pleinement cette opportunité, notre budget est au rendez-vous. Les crédits de paiement des programmes 219 « Sport » et 350 « Jeux olympiques et paralympiques 2024 » progressent de 136 millions d'euros, soit 20 % supplémentaires par rapport à la loi de finances initiale (LFI) pour 2020. La majeure partie de cette augmentation porte sur les crédits prévus pour le programme 350, principalement pour la Société de livraison des ouvrages olympiques (SOLIDEO). Les crédits du programme 219 et les ressources de l'Agence nationale du sport (ANS) progressent également. Je m'en félicite !
Concernant la SOLIDEO, alors qu'en 2019 et cette année, l'essentiel des dépenses correspondait à des opérations d'aménagement et d'acquisition de foncier, ce sont les dépenses d'équipement qui seront les plus importantes en 2021. Je souhaite souligner l'action de cette société dont la mission est à la fois de livrer les équipements pérennes et de les reconfigurer pour l'usage du grand public après les compétitions.
Ainsi, nombre d'équipements et de logements subsisteront à l'issue des Jeux et trouveront une nouvelle utilité, ce qui traduit notre action très concrète en faveur de l'héritage matériel de Paris 2024. Je citerai à titre d'exemple le centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis, le village olympique et celui des médias qui seront transformés en logements, ou encore la salle Paris Arena II, près de la porte de la Chapelle.
La perspective enthousiasmante des Jeux olympiques et paralympiques dépasse naturellement les seuls crédits inscrits dans le programme 350. Leur préparation et l'effet de levier qu'ils produisent irriguent nos territoires. Ce sont ainsi 619 sites qui ont été labellisés « centres de préparation aux Jeux » (CPJ) le 5 octobre. La totalité des régions et départements ayant candidaté est représentée dans cette sélection. Nous pouvons nous en réjouir : les Jeux de 2024 ruisselleront ainsi dans toutes vos circonscriptions. Ce succès démontre l'engouement des territoires pour participer à l'aventure olympique et paralympique ; il donne aux Jeux une dimension pleinement nationale et un rayonnement dans l'ensemble de la France. Ce sont ainsi 14 millions d'euros qui sont prévus au titre des CPJ, ce dont je me félicite.
Cette enveloppe sera confiée à l'ANS, dont l'année qui s'achève aura été la première année d'existence complète. Je salue l'action de l'Agence, en lien avec celle de la direction des Sports du ministère, dans la mise en œuvre de la politique publique que je mène en faveur de la haute performance et du développement des pratiques pour tous.
La gouvernance partagée au sein de l'Agence, qui vise à associer tous les acteurs à la prise de décisions, a démontré sa pertinence et son efficacité. Elle a permis par exemple que soit mis en place très rapidement cet été, au bénéfice des associations, un fonds territorial de solidarité afin de répondre dans l'urgence aux conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. Ce fonds d'urgence, doté de 15 millions, finance plus de 2 700 actions. Cela signifie par exemple une subvention de 4 000 euros accordée à un club de gymnastique situé en zone de revitalisation rurale (ZRR) en région Centre-Val de Loire.
Vous le voyez, nous agissons. Nous soutenons ces associations fragilisées par la crise sanitaire, dont les effectifs ont baissé à la rentrée et pour lesquelles il est nécessaire de maintenir la continuité des activités sportives pendant les vacances scolaires et d'acheter le matériel et les produits nécessaires aux désinfections indispensables dans les vestiaires et sur les terrains de sport. J'ajoute que l'Agence verra ses ressources totales augmenter de 21 millions en 2021.
Tous ces crédits – je m'en satisfais pleinement – confortent le rôle essentiel de l'Agence dans le développement des pratiques en général et dans la mise en œuvre, en particulier, des programmes qui s'adressent aux plus jeunes enfants. Porter des politiques publiques pour le sport, mais également par le sport, c'est le but de notre grand ministère.
En déployant le programme « Savoir rouler à vélo » ou le plan « Aisance aquatique » – qui sont à mes yeux des apprentissages prioritaires – nous sécurisons les pratiques tout en développant la place du sport dans les différents temps de la vie de l'enfant, qu'ils soient scolaires ou périscolaires. J'en suis très fière ! Notre volonté se traduit par des actions concrètes. En effet, les aides destinées aux équipements aquatiques dédiés aux apprentissages, à la lutte contre les noyades – notamment chez les plus jeunes – sont des priorités. Ce sont 12 millions d'euros, au moins, qui y seront consacrés.
Jean-Michel Blanquer et moi en sommes convaincus : le sport améliore le bien-être de chacun et les capacités cognitives. Il est facteur de bonne santé. La crise sanitaire que nous traversons le démontre, s'il en était besoin : le sport a également des vertus thérapeutiques. Nous poursuivrons et accentuerons en 2021 le déploiement des maisons sport-santé afin d'atteindre d'ici 2022 l'objectif affirmé par le Président de la République de 500 maisons partout sur le territoire.
Par ailleurs, au-delà des crédits inscrits au titre de la mission « Sport », l'ANS et le ministère disposeront d'une enveloppe supplémentaire de 122 millions d'euros. Ces crédits, ventilés sur deux ans, nous permettront d'accompagner la reprise de l'activité sportive en soutenant les associations, en développant l'emploi et la formation aux métiers du sport, ainsi qu'en favorisant la transformation numérique des fédérations et en permettant la rénovation thermique des équipements sportifs. Là encore, notre volonté se traduit en actes. Cette enveloppe significative sera déployée au plus près des besoins des territoires et des citoyens.
Enfin, s'il est essentiel d'améliorer la performance sportive et de soutenir le sport de haut niveau, il est tout aussi important de garantir aux pratiquants, quel que soit leur niveau, un cadre sécurisé de pratique de l'activité sportive. J'ai particulièrement à cœur de garantir l'éthique et l'intégrité dans le sport et de prévenir toute forme de conduite déviante. Je le réaffirme : je mettrai toute mon énergie, avec l'appui des fédérations, à protéger le monde sportif et ses pratiquants de toutes les formes de dérives, qu'il s'agisse de violences, de discriminations ou d'atteintes au pacte républicain. Pour ces raisons, et pour promouvoir le sport santé, les crédits consacrés à la protection des publics et à la prévention progressent de plus de 5 millions d'euros entre le présent projet de loi de finances (PLF) et la loi de finances initiale (LFI) pour 2020.
Telles sont les grandes lignes du budget que je voulais esquisser devant vous. Je saisis aussi cette occasion pour vous rappeler mon attachement à travailler ensemble en faveur du sport, de l'écosystème sportif et des pratiquants. Vous savez pouvoir compter sur moi et sur mes équipes pour travailler avec vous sur ces sujets qui nous animent et qui sont au cœur des politiques que nous souhaitons mener partout sur les territoires.