Je me posais beaucoup de questions sur le pass Culture. J'ai été première vice-présidente de la région Pays de la Loire, qui a inventé il y a quarante-cinq ans le « pass culture-sport ». J'étais militante de cette opération, mais je me demandais pourquoi nous constations des difficultés à l'inscription et à la consommation de ce mécanisme. Je suis revenue sur mon évaluation. La démocratisation et l'accès à la culture des publics les plus éloignés nous obligent, surtout les plus jeunes, dont l'éloignement est révélé par l'étude décennale sur les pratiques culturelles.
Le pass Culture est un outil qui suscite une adhésion grandissante au fur et à mesure de son déploiement. De plus en plus de jeunes y adhèrent et le montant moyen des dépenses augmente : 130 euros par an. Un montant de 300 euros pour deux ans est donc bien calibré. Ce dispositif ne pourra totalement se déployer que lorsque nous en ferons la publicité à destination de l'ensemble de la société. La communication institutionnelle pour un système qui n'est pas généralisé est impossible.
Le crédit de 500 euros est excessif à mon sens. 300 euros correspondent davantage à la consommation des jeunes. Cette somme sera suffisante pour faire du pass Culture un succès. Il reste à travailler à l'apprivoisement du pass Culture pour les jeunes de seize à dix‑huit ans. En outre, à dix-huit ans, certains jeunes sont sortis du giron de l'éducation nationale. Je suis particulièrement attachée à ce public : les jeunes en apprentissage, ceux qui travaillent, et les publics handicapés. L'effort doit porter sur eux. Parfois, ce sont les publics qui en ont le moins besoin qui profitent des politiques de démocratisation culturelle. Il ne faut pas que ce soit le cas du pass Culture.