Le groupe UDI et Indépendants salue l'augmentation des crédits de la mission « Médias, livre et industries culturelles », notamment avec la pérennisation des aides pour la presse. Nous nous réjouissons particulièrement qu'une partie de ces aides concerne plus spécifiquement les territoires d'outre-mer. L'année 2020 aura été particulièrement difficile pour le secteur de la presse, avec la reprise en juillet de Presstalis au bord du dépôt de bilan.
Plus globalement, la crise a accentué les questions que l'on pouvait se poser sur le modèle économique du secteur de la presse. Si un tel soutien est normal, notamment en temps de crise, pourra-t-il être accordé durablement par l'État ? Ainsi, le crédit d'impôt sur les abonnements à la presse IPG, instauré cette année, sera renouvelé pour l'année suivante. A‑t‑il vocation à être pérennisé ?
Dans le même ordre d'idées, à la suite d'une décision de l'autorité de concurrence et des tribunaux français, Google est en passe de trouver un accord avec la presse française concernant l'instauration de droits voisins. Cela pourrait constituer une source de revenus non négligeables mais certaines questions méritent d'être soulevées. Ce type d'accord est-il respectueux de l'esprit des directives européennes que nous avons transposées ? Cette stratégie d'accord, pays par pays, comme le fait Google, est-elle souhaitable ?
Une aide est prévue pour le secteur de la presse en matière de transition écologique, notamment sur les questions d'impressions, mais elle ne semble pas exister pour le secteur du livre. Serait-elle nécessaire ou souhaitable ? Des avancées sont-elles imaginables sur ce point ?
Pour ce qui concerne l'audiovisuel public, je souhaiterais revenir sur le rôle crucial qu'a joué la chaîne France 4 durant le confinement, tant pour assurer la continuité pédagogique que pour fournir une explication simple et ludique de la crise que nous traversions. La chaîne a su prouver qu'elle pouvait se montrer utile et, surtout, attirer des téléspectateurs. La récente loi de programmation pluriannuelle de la recherche a été l'occasion de débattre de la place de la science dans la société. Le constat du manque d'informations scientifiques était partagé par tous.
Enfin, je souhaiterais aborder le problème de notre cinéma. Cette crise semble une spirale infernale pour ce milieu, tant pour la diffusion que pour la réalisation. La plupart des films les plus attendus de l'année ont été repoussés. Nous nous félicitons des 30 millions que vous avez récemment annoncés, madame la ministre, pour venir en aide au cinéma après les annonces sur le couvre-feu. Mais comment faire revenir les clients dans les salles obscures si la situation ne s'améliore pas ?
Malgré ces nombreuses interrogations, nous abordons cette mission budgétaire avec une approche favorable.