L'exception culturelle française se traduit en particulier par le soutien à la filière cinéma grâce à un mode de financement spécifique, pertinent et légitime de la création. Les 165 millions d'euros affectés au Centre national du cinéma et de l'image animée, le CNC, dont 60 millions pour maintenir les dispositifs d'aide à la création et à la diffusion et 105 millions de mesures exceptionnelles pour le plan de relance « Cinéma » ont permis à la filière de limiter la casse en 2020, mais l'inquiétude demeure pour 2021. Certes, le décret relatif aux services de médias audiovisuels à la demande mettra les plateformes de streaming à contribution, mais comme ce sont plutôt des spécialistes des séries, leur investissement portera plus sur l'audiovisuel, si bien que le cinéma n'obtiendra guère plus de 40 à 50 millions. Dans le même temps, les recettes publicitaires des chaînes de télévision baisseront probablement encore, et les revenus des entrées dépendent de la sortie hypothétique des superproductions en salles. Cinquante pour cent du produit des entrées vont aux réseaux Pathé et UGC, 25 % à des salles municipales soutenues par des collectivités locales, elles-mêmes en difficulté en raison de la crise sanitaire, et 25 % à de petits cinémas indépendants dont les projets de création de nouvelles salles, dans ma circonscription en tout cas, sont suspendus, voire réduits. Pouvez-vous, madame la ministre, rassurer les acteurs de la filière cinéma sur leur avenir en 2021 ?