Dans les quartiers populaires et ceux de la politique de la ville tel le Mirail à Toulouse, des fillettes et des adolescentes sont inscrites dans les cours de danse installés en bas des immeubles et des professeurs mettent toute leur énergie à faire émerger le talent de ces gamines dont les parents ou les grands-parents sont issus de l'immigration. Elles ont une rythmique exceptionnelle, dégagent une force, une beauté, une joie contagieuse et galvanisent les salles quand elles dansent devant leurs familles. Elles pourraient conquérir les cœurs de la France entière et bousculer les préjugés mais, le plus souvent, elles ne sont vues que dans leurs quartiers, d'autant que quand elles ont une quinzaine d'années, c'en est souvent terminé : des coutumes parfois sévères peuvent enfermer les talents et les danseuses. N'y a-t-il pas là un levier majeur de reconquête des valeurs républicaines, une clef de l'adhésion aux valeurs républicaines de respect, d'expression et de partage des cultures par la fierté de l'appartenance et de la reconnaissance ?