Le CSA devrait connaître sous peu une transformation majeure : suite à sa fusion avec la HADOPI, il deviendra l'ARCOM. Il obtiendra ainsi de nouvelles compétences, notamment la régulation des plateformes en ligne. La qualification des contenus et leur modération sont des questions centrales qui ne peuvent être entièrement dévolues aux algorithmes. Il faut s'assurer que l'ARCOM aura les moyens de remplir ces nouvelles missions, sans se substituer au pouvoir judiciaire.
Comme sur les plateformes en ligne, on assiste à la télévision à une banalisation et une recrudescence inquiétante des propos incitant à la haine raciale, au sexisme et à l'homophobie. Je rappelle que ce ne sont pas des opinions, mais des délits.
Par ailleurs, l'impact de la télévision sur la formation de l'opinion publique rend indispensable de veiller aux représentations qu'elle véhicule. L'observatoire des diversités montre qu'il existe une différence considérable entre la société française et sa représentation à l'écran. Le taux de représentation des femmes à la télévision stagne à 39,1 % alors qu'elles représentent 52 % de la population. Les catégories socioprofessionnelles dites « inférieures » sont représentées seulement à 12 %, contre 72 % pour les catégories socioprofessionnelles dites « supérieures ». Les personnes en situation de handicap sont représentés à hauteur de 0,7 % et les personnes dites non blanches sont représentées à 15 %.
Que préconisez-vous pour lutter plus efficacement contre ces stéréotypes et les propos incitant à la haine ? Quelle est votre vision des missions de l'audiovisuel public ? Selon vous, le CSA a-t-il les moyens d'assumer sa mission de régulation, et si ce n'est pas le cas, que préconisez-vous ?