On dénombre, en France, près de 12 millions de personnes en situation de handicap, dont le quotidien s'apparente souvent à un parcours du combattant. C'est notamment le cas à l'école. On estime ainsi que, à la rentrée de septembre 2019, entre 11 000 et 13 000 enfants étaient privés d'AESH. La création des PIAL n'a pas amélioré la prise en charge des élèves en situation de handicap ; elle n'a pas remédié davantage à la pénurie d'AESH, ni à la situation de grande précarité que connaissent ces personnels. En 2020, ils travaillaient en moyenne 24 heures par semaine, pour 760 euros nets par mois.
Globalement, les difficultés à se déplacer au quotidien, à trouver un logement adapté, à accéder aux soins ou à la justice montrent que nous sommes décidément encore loin d'une société inclusive, sans parler de la précarité. Le taux de chômage des travailleurs handicapés est près de deux fois supérieur à la moyenne nationale. Selon le deuxième baromètre de France Handicap, en 2019, 82 % d'entre eux ont déclaré s'en sortir difficilement avec les ressources de leur foyer. Les modalités d'attribution de l'AAH aggravent encore la situation : les revenus du conjoint sont pris en compte, ce qui entraîne, dans bien des cas, une baisse de l'allocation versée, voire sa disparition, puisque les revenus du foyer ne doivent pas dépasser 1 634 euros net par mois pour qu'elle soit attribuée. Enfin, ce mode de calcul remet en question le principe même de l'allocation, qui est de garantir l'autonomie du bénéficiaire.
Madame la secrétaire d'État, allez-vous désolidariser du mode de calcul de l'AAH les revenus du conjoint comme le réclament les associations de personnes en situation de handicap ?
Enfin, au-delà des annonces faites lors de la Conférence nationale du handicap, pensez-vous disposer des moyens nécessaires pour faire enfin de la France une société réellement inclusive ?