Intervention de Bruno Studer

Réunion du mercredi 17 février 2021 à 15h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Studer, président :

Mes chers collègues, je suis heureux d'accueillir, en votre nom à tous et toutes, les quatre participantes et participants à cette table ronde autour du thème « recherche française et Covid-19 ». Cette table ronde est organisée en visioconférence, dans le cadre du suivi de la crise sanitaire, par la commission des affaires culturelles et de l'éducation, compétente pour les questions de recherche. Je précise que notre réunion est également ouverte à nos collègues de la commission des affaires sociales et qu'elle est diffusée en direct sur la plateforme vidéo de l'Assemblée nationale.

Je souhaite donc la bienvenue à Mme la Professeur Anne Goffard, virologue au CHU de Lille, enseignante à la faculté de pharmacie de Lille et chercheur à l'Institut Pasteur de Lille ; Mme la Professeur Odile Launay, infectiologue, coordinatrice du centre de recherche Inserm de vaccinologie clinique Cochin-Pasteur et membre du comité vaccin Covid-19 ; M. le Professeur Frédéric Tangy, chef du laboratoire d'innovation vaccinale et professeur à l'Institut Pasteur et M. le Professeur Yazdan Yazdanpanah, infectiologue, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat, directeur de l'institut thématique immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie de l'Inserm, directeur de l'ANRS Maladies infectieuses émergentes, et membre du comité scientifique.

Mesdames et messieurs, je vous remercie très sincèrement de vous être rendus disponibles – dans une période que nous imaginons particulièrement chargée pour vous – afin de nous informer sur les programmes de recherche français sur la Covid-19, tant en matière vaccinale que thérapeutique, et sur leurs perspectives de succès et les difficultés rencontrées.

Il y a maintenant presque un an, le lancement des premiers travaux de recherche sur la Covid-19 semblait mettre la France au tout premier rang de la recherche européenne et internationale. L'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN) s'était mobilisée très tôt pour accélérer les recherches sur le virus et la maladie via le consortium REACTing, coordonné par l'Inserm, qui avait sélectionné dès le début du mois de mars 2020 une vingtaine de projets de recherche diagnostique, clinique et thérapeutique. En outre, le pilotage de l'essai clinique européen Discovery était, en premier lieu, confié à l'Inserm. Complémentaire de Solidarity, menée sous l'égide de l'OMS, Discovery visait à tester différentes stratégies thérapeutiques antivirales, notamment autour de l'hydroxychloroquine, du remdesivir, du lopinavir et du ritonavir. En juillet, l'OMS a suspendu les recherches de Solidarity sur ces antiviraux. Qu'en a-t-il été de celles conduites par Discovery ? Des traitements alternatifs ont-ils été mis à l'étude ? Quelles sont aujourd'hui les perspectives concernant la découverte de traitements efficaces contre la Covid-19 ?

En octobre dernier, l'OMS a indiqué que Solidarity était désormais prêt à évaluer rapidement de nouvelles options thérapeutiques avec près de 500 hôpitaux ouverts comme sites pour les essais. Pouvez-vous nous faire un point sur cette question et nous indiquer le positionnement des équipes françaises auparavant mobilisées sur Discovery ?

Concernant la question cruciale des vaccins, les premières recherches en la matière laissaient entendre que l'Institut Pasteur possédait un avantage comparatif sur ses concurrents. Un an plus tard, nous avons l'impression que la situation est nettement moins satisfaisante. En effet, plusieurs vaccins ont été mis sur le marché et sont administrés depuis plusieurs semaines, tandis que l'Institut Pasteur a annoncé l'arrêt de ses recherches à la fin du mois de janvier après que Sanofi a, de son côté, révélé un retard important dans les essais de son propre vaccin. Pouvez-vous nous rappeler les recherches menées en France en matière vaccinale et nous préciser les raisons qui ont conduit à ce qui peut apparaître comme un accident industriel majeur pour l'Institut Pasteur ? Qu'en est-il désormais ? Vers quelles options se tourne aujourd'hui l'Institut Pasteur dans la lutte contre la Covid-19 ?

De manière plus générale, sommes-nous à l'aube d'une révolution en matière vaccinale ? L'avenir est-il résolument en faveur de technologies à base d'ARN messager ?

Enfin, de façon plus globale, les déceptions de la recherche française en matière de vaccin sont-elles liées à l'économie de la recherche de notre pays ? Quelle vous semble être la dimension stratégique, industrielle et financière de notre retard ? Quelles seraient vos recommandations en la matière ?

Mesdames et messieurs les Professeurs, je vais vous céder la parole pour vos propos liminaires. Je vous propose de commencer par le sujet d'actualité le plus brûlant, à savoir les vaccins, avec les Professeurs Odile Launay et Frédéric Tangy, et d'aborder ensuite plus largement la recherche diagnostique, clinique et thérapeutique sur la Covid-19 avec les Professeurs Anne Goffard et Yazdan Yazdanpanah. Le Professeur Yazdanpanah pourra également nous présenter la nouvelle agence ANRS Maladies infectieuses émergentes, créée le 1er janvier dernier et dont il assure la direction.

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