L'arrêt du vaccin de l'Institut Pasteur, le retard de Sanofi, les comparaisons avec les États-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni et même l'Allemagne ont suscité des critiques et donné le sentiment que la recherche française avait décroché. Mme Frédérique Vidal avait d'ailleurs prononcé ces mots en octobre.
La France sait indiscutablement former des chercheurs d'excellence, mais peine à leur offrir des conditions de travail à la hauteur de leur talent. Les PDG d'AstraZeneca et de Moderna sont des Français ayant mené leur carrière à l'étranger. Par ailleurs, les essais cliniques de phase II et de phase III des candidats vaccin coûtent très cher. Par exemple, la société française Valneva a bénéficié de financements anglais. Elle produira donc son vaccin en Angleterre et les doses seront préférentiellement achetées au Royaume-Uni. La Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA), autorité américaine en matière de recherche et développement médical, a investi près de 15 milliards de dollars pour des vaccins, des médicaments et des tests jusqu'à décembre 2020. Notons que les Américains ont une approche davantage industrielle tandis que les Européens ont plutôt une approche commerciale.
Nos investissements sont-ils à la hauteur, en termes de recherche fondamentale et clinique ? Ne faudrait-il pas imaginer une approche européenne ?
J'aimerais adresser ma dernière question au Professeur Yazdanpanah, qui a évoqué l'étude Discovery. Pourquoi, dans le bras hydroxychloroquine, le protocole et la posologie testés étaient différents du protocole utilisé à l'IHU de Marseille, notamment par le Professeur Raoult ?