Nos voisins d'outre-Manche ont choisi de quitter l'Union européenne près d'un demi-siècle après l'avoir rejointe. Des visas de travail seront obligatoires pour les Britanniques qui souhaiteront travailler en France, et réciproquement. L'intermittence n'existe pas, au Royaume-Uni. En France, 12 % des salariés du secteur culturel ont bénéficié de l'activité partielle entre mars et août dernier. C'est très peu. Nombre d'employeurs n'y ont pas eu recours, afin de ne pas payer le reste à charge. L'année blanche ne concerne que l'allocation et ne remplace pas les cachets. Selon les estimations, les revenus des intermittents sont divisés par deux. Comment les intermittents pourront-ils travailler les 507 heures effectives en douze mois dont ils ont besoin pour accéder à leurs droits ? Il nous semble indispensable de prolonger l'année blanche au moins jusqu'à un an après la réouverture des lieux culturels. Nous ne connaissons toujours pas votre décision à ce sujet. Avez-vous l'intention de soutenir les artistes dans l'épreuve qu'ils traversent ?
La crise sanitaire aura des conséquences sur le secteur culturel pendant plusieurs années, en France comme au Royaume-Uni. Plusieurs organisateurs ont déjà annoncé l'annulation de festivals importants. C'est le cas de Glastonbury au Royaume-Uni, comme de Solidays ou de Minuit avant la Nuit en France. La semaine dernière, vous avez déclaré que l'hypothèse d'un été sans festival était exclue. Pourtant vous semblez vouloir condamner certains festivals qui poseraient problème selon vous, en l'occurrence ceux dont le public est debout. Or ils sont très nombreux. Vous savez à quel point les lieux de diffusion culturelle ont été exemplaires dans le respect des protocoles sanitaires. Aucun d'entre eux n'a été un foyer avéré de contamination. Quand allez-vous, enfin, déconfiner la culture ?