Intervention de Christophe Euzet

Réunion du mercredi 31 mars 2021 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Euzet :

Je souscris plutôt aux arguments développés par le rapporteur, s'agissant notamment de la réussite des écoles Diwan, mais peut-être faudrait-il tout de même regarder quelle est l'origine sociale des élèves qui y sont scolarisés.

M. Molac nous a expliqué que les enfants bénéficiant d'un enseignement immersif connaîtront le français aussi bien que les autres, puisqu'ils baignent dans une atmosphère francophone chez eux, tout au long de la journée. C'est vrai, mais ce sera peut-être beaucoup moins le cas à l'avenir : si ces enfants regardent des programmes de télévision en langue régionale ou si leurs parents font l'effort de parler une langue régionale à la maison, on peut craindre, à terme, une déconnexion avec la langue de la République. Par ailleurs, l'argument selon lequel l'introduction d'un enseignement immersif à l'école publique permettra aux populations les plus précaires d'y accéder pose justement la question de la limitation de cette immersion.

Je l'ai dit, le groupe Agir ensemble est tout à fait favorable au principe de l'enseignement immersif, mais cette immersion, qui peut prendre des formes multiples – des heures d'enseignement, des heures de cantine, des heures de garderie, l'accueil des élèves par l'administration –, ne saurait être illimitée. Sur les vingt-quatre heures d'enseignement hebdomadaires dispensées à l'école primaire, on compte dix heures d'enseignement du français, soit 40 % des heures de cours, et je ne crois pas que l'on puisse aller en deçà de ce volume. On peut envisager de porter l'immersion dans une langue régionale au-delà du plafond de 50 % du temps scolaire en vigueur, mais je ne vois pas comment on pourrait priver des enfants scolarisés à l'école publique des dix heures d'enseignement de la langue française qui s'imposent à tous les élèves.

Pour toutes ces raisons, nous demandons la suppression de l'article 2 ter, mais je vous invite encore une fois à considérer notre amendement comme un appel à introduire dans cet article une limitation de l'enseignement immersif.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.