Le patrimoine constitue un élément central de notre culture commune. Il fonde notre identité. Il s'agit d'une singularité française. Nous comptons des dizaines de milliers de sites historiques protégés et des biens inscrits par dizaines au patrimoine mondial de l'UNESCO. Il convient de valoriser, de protéger et de préserver le patrimoine français. À la fois produit et processus, il fournit à notre société des ressources héritées du passé au profit des générations futures.
La proposition de loi dont Béatrice Descamps est rapporteure permet – je m'en félicite – de souligner le rôle fondamental de la Fondation du Patrimoine dans la sauvegarde et la valorisation du patrimoine français. Grâce aux efforts considérables consentis depuis vingt ans, plus de 30 000 projets de sauvetage du patrimoine ont été réalisés. La proposition de loi permet de moderniser la gouvernance de la Fondation du patrimoine, en prévoyant un conseil d'administration réduit, composé de personnalités qualifiées animées par un fort intérêt pour ce sujet, et chargé de remettre un rapport au Parlement, ce qui nous permettra de suivre de plus près les travaux de la Fondation. Par ailleurs, elle aborde la question de la modernisation du code du patrimoine, en remplaçant certaines références obsolètes.
Il ne faut pas uniquement préserver le patrimoine culturel, il faut aussi le promouvoir et en démocratiser l'accès. Il constitue un levier d'attractivité, ainsi qu'un vecteur d'emploi et de croissance. La France est le pays le plus visité au monde. Tel sera toujours le cas demain, n'en doutons pas !
Cette proposition de loi est examinée dans le contexte de la crise du covid-19. S'il rend cet accès difficile et entrave l'attractivité des secteurs de la culture et du tourisme, il permet aussi de préparer l'avenir, comme nous le faisons dans le cadre du plan de relance, qui consacre 2 milliards d'euros à la culture, dont 614 millions dans le cadre d'une relance par et pour le patrimoine. Ces crédits serviront à valoriser les métiers d'art et les savoir-faire d'excellence, contribuant ainsi à l'attractivité et au rayonnement international de la France. Tel est aussi le cas du plan Cathédrales, doté de plus de 80 millions d'euros. Les cathédrales, ce ne sont pas seulement Notre-Dame de Paris ou Saint-Pierre et Saint-Paul de Nantes, ce sont aussi des centaines d'églises sur notre territoire.
En sus du plan de relance, la loi de finances pour 2021 prévoit une hausse de près de 5 % des crédits dédiés à la protection du patrimoine, auquel les Français sont attachés, comme le démontre le succès du Loto du patrimoine, dont plusieurs millions de tickets ont été vendus. Il faut aussi compter sur le mécénat, que la Fondation du Patrimoine a su mobiliser à bon escient, et qui est primordial. Il fait parfois l'objet de certaines critiques ; je tiens à souligner qu'il traduit un engagement de tous et de toutes pour le patrimoine.
Comme nous l'avons constaté lors de l'incendie de Notre-Dame, il existe un véritable élan populaire en faveur d'un financement participatif du patrimoine, lequel ne se réduit pas aux cathédrales et aux églises, et inclut le patrimoine du XXe siècle, que nous ont légué nos parents et nos grands-parents. Or ce patrimoine est souvent oublié, alors même que nous y sommes attachés. Dans ma circonscription, la Maison du Peuple de Clichy, bijou architectural dont Jean Prouvé fut l'un des maîtres d'œuvre, est en quête d'une affectation. Pourquoi ne pas s'inspirer de sa dénomination en imaginant un projet de souscription populaire et de financement participatif, auquel la Fondation du patrimoine serait associée ?
Ces raisons, ainsi que notre attachement au patrimoine, amèneront le groupe La République en Marche à soutenir la proposition de loi.