La rentrée 2021, une fois encore, est marquée par le flou artistique. Le manque de cohérence dans vos décisions rend difficile l'application du protocole sanitaire et n'est pas propice à la sérénité.
Le protocole évoque la généralisation des détecteurs de CO2, qui étaient seulement recommandés il y a peu. Bien sûr, l'aération reste essentielle, mais l'ouverture des fenêtres pendant les cours en hiver, obligeant les élèves à garder leurs manteaux, n'assurera pas de bonnes conditions d'apprentissage. Un véritable assainissement de l'air passe par les purificateurs d'air. C'est la solution qu'ont choisie certains pays, mais pas le nôtre : après avoir minimisé leur utilité, vous encouragez désormais leur installation sans toutefois pourvoir à leur financement, qui échoit donc aux collectivités territoriales.
Emmanuel Macron propose d'expérimenter les écoles du futur dans lesquelles le recrutement des enseignants incomberait aux directeurs eux-mêmes. Nous retrouvons là la seule constante du Gouvernement : la casse du service public au profit d'une école-entreprise. Le statut de fonctionnaire est dans la ligne de mire. Or les problèmes de l'école ne proviennent ni de la motivation des enseignants ni de leur statut ; ils sont dus au manque de moyens, qui empêche d'enseigner et d'étudier dans des conditions matérielles et humaines satisfaisantes. J'ai rencontré plusieurs principaux de collèges de Montpellier, un collectif de parents d'élèves ainsi que des enseignants ; le constat est le même pour tous : manque de conseilleurs principaux d'éducation (CPE), manque ou non-remplacement d'assistants d'éducation ou d'AESH, manque d'heures attribuées dans le cadre de la dotation horaire globale, non-remplacement des professeurs absents.
Pour dispenser les acteurs éducatifs de jongler en gérant la misère et pour permettre à l'école publique d'assurer ses missions émancipatrices, envisagez-vous de lui en donner enfin les moyens grâce à un budget tenant compte des besoins réels ?