Votre dernier ouvrage confirme que vous prenez assez mal les objections ou les critiques qui vous sont adressées. Je vous préviens donc que mon intervention sera moins flatteuse que celles des députés de la majorité ou des chroniqueurs de Cyril Hanouna.
En cette rentrée, nombre de parents, d'enfants et de personnels d'éducation se demandent si les élèves pourront apprendre en classe, ensemble, toute l'année. Mais vous avez préféré prendre part à des polémiques humiliantes, voire crasses, sur l'allocation de rentrée scolaire. Les sujets qui suscitent de fortes attentes ne manquent pourtant pas.
En ce qui concerne l'école inclusive, vous avez cité des chiffres montrant une augmentation du nombre d'AESH mais vous n'avez pas mentionné l'évolution du nombre d'enfants à accompagner, et pour cause, les deux courbes ne se suivent pas. De nombreux enfants sont encore privés d'AESH ou en bénéficient pour quelques heures quand ils auraient besoin de bien plus. La scolarisation des enfants en situation de handicap est, je le rappelle, un droit. J'ai été alertée à de multiples reprises. Il s'avère que plutôt que de fixer le nombre d'heures nécessaires en fonction des besoins des enfants porteurs de handicap, les établissements scolaires se voient attribuer un nombre d'heures qu'il leur appartient de répartir ensuite entre ces enfants. Depuis le début du quinquennat, nous réclamons un véritable statut pour les AESH. Comment sinon atteindre les objectifs de l'école inclusive ?
S'agissant des directeurs et directrices d'école, en ce deuxième anniversaire du décès de Christine Renon, il faut se souvenir des difficultés qui avaient été mises en avant alors : la surcharge de travail, les injonctions contradictoires. Je ne pense pas que la proposition émise par le Président de la République de confier aux directeurs un rôle de recruteur – une vieille lune libérale source d'inégalités – soit à la hauteur de l'accompagnement humain que ces derniers méritent.