La crise sanitaire, en amenant nos concitoyens à s'interroger sur leur qualité de vie, a largement contribué à renforcer la mobilité des familles : de nombreux établissements ont constaté une baisse ou une augmentation importantes de leurs effectifs, y compris dans des territoires qui connaissaient jusque-là une certaine stabilité. Ces changements s'accompagnent parfois d'une évolution du profil de la population.
Le classement en REP peut avoir un impact majeur pour une école ou un collège, l'augmentation des moyens dédiés ayant un rôle déterminant pour l'égalité des chances – ces politiques ont fait leurs preuves. Or la liste des établissements scolaires en éducation prioritaire n'a pas été révisée depuis 2014. S'il est nécessaire de stabiliser ces moyens de discrimination positive sur la durée pour améliorer la réussite scolaire, ce manque d'actualisation ne permet pas de répondre efficacement à l'évolution des populations, notamment dans le périurbain francilien.
Le rapport Mathiot-Azéma pointait ces difficultés en 2018 et préconisait notamment une intégration de la politique d'éducation prioritaire dans la politique de la ville ainsi qu'une priorisation académique, afin de mieux cibler les particularités des territoires. Des expérimentations de contractualisation locale sont actuellement menées : s'en inspirera-t-on dans le cadre de la révision de la carte d'éducation prioritaire en 2022 ? Cela permettrait à la fois de répondre au problème des écoles orphelines et de s'adapter plus rapidement aux évolutions démographiques.