Madame la ministre, après presque deux ans de pandémie, votre ministère a souhaité que la rentrée universitaire se déroule entièrement en présentiel. Nous accueillons positivement cette annonce, eu égard à l'évolution des normes sanitaires. Cependant, nous sommes inquiets quant à l'accès de l'ensemble des étudiants aux études supérieures. En effet, à la fin de la phase principale de « Parcoursup », plus de 90 000 jeunes restaient sans inscription dans la filière de leur choix. Même si vous nous dites que ce nombre est en diminution, « Parcoursup » est, comme chaque année, synonyme d'angoisse pour bon nombre de nos étudiants. Une question similaire nous interpelle en cette rentrée : celle des lycéens français établis à l'étranger, qui sont dans l'impossibilité d'intégrer une formation diplômante. Selon l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE), seuls 48 % d'entre eux disposaient d'une réponse positive à la fin de la phase principale d'admission.
Nous déplorons par ailleurs la détresse de centaines d'étudiants qui, malgré l'obtention d'une licence, souvent avec de très bonnes notes, ne pourront pas accéder au master. Certains ont postulé dans plus d'une dizaine de masters avant d'en trouver un. D'autres n'ont pu y accéder. L'inadéquation entre le nombre de places et les demandes croissantes ainsi que la sélection dès le master 1 contribuent à compliquer la situation. De plus, peu de rectorats arrivent à respecter le droit à la poursuite d'études, faute de moyens.
En cette dernière rentrée scolaire de notre législature, au-delà de l'annonce de la création de plus de 13 000 places dans les universités et des mesures que vous avez déjà prises et que nous avons soutenues, nous attendons des actions pérennes afin de lutter contre la précarité et de garantir un avenir moins incertain à notre jeunesse.