Ces jours-ci, 1,7 million d'étudiants font leur rentrée sur les bancs de l'université. Ce sont 500 000 étudiants de plus qu'il y a dix ans. Malgré la hausse croissante des inscriptions, la dotation par étudiant est en baisse de 7,9 % depuis 2009 et le recrutement d'enseignants-chercheurs titulaires a diminué de plus de la moitié en dix ans. Pour pallier le manque de personnel permanent, on recourt aux contractuels, qui occupent désormais 25 % des postes en moyenne, et quelque 6 millions d'heures supplémentaires sont effectuées par les enseignants, ce qui représente 30 000 postes de titulaires.
En outre, selon le ministère, seuls 239 bacheliers n'ont pas reçu d'affectation cette année via « Parcoursup ». Ce chiffre ne dit rien de la situation des 22 092 lycéens qui ont quitté la plateforme avant d'avoir eu une proposition d'orientation et ne dit rien non plus des élèves orientés vers des choix par défaut. La sélection s'effectue aussi en master, où le manque de places est considérable : 7 400 étudiants ont fait une demande pour pouvoir poursuivre leurs études et 3 000 sont encore sans affectation.
Les étudiants vivent dans une précarité dévastatrice qui met en péril leur santé physique et psychologique et ne leur permet pas d'étudier dans des conditions sereines. Pourtant, vous avez stoppé les aides exceptionnelles comme le repas à 1 euro pour les étudiants non boursiers et les bourses ne sont revalorisées qu'à hauteur de 0,9 %, alors que l'inflation est estimée à 1,9 %. Les inégalités sociales se sont rarement autant reproduites, privant les jeunes d'un avenir et la France de diplômés dont elle a besoin. Que prévoyez-vous pour lutter contre la précarité des étudiants et redonner à l'enseignement supérieur et à la recherche sa vocation émancipatrice ?