Intervention de Elsa Faucillon

Réunion du mardi 28 septembre 2021 à 17h15
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Madame la ministre, vous reprenez les chiffres du bilan « Parcoursup » pour affirmer que seuls 239 bacheliers n'auraient pas trouvé de place dans l'enseignement supérieur. Pourtant, si l'on se fonde sur vos propres chiffres, on en compte plus de 22 000. Parce que vous voulez dresser un bilan en votre faveur, vous ne prenez pas en compte les jeunes qui, faute d'obtenir une place dans l'enseignement supérieur, ont choisi par exemple de se tourner vers le service civique, qui sert de plus en plus à masquer les dégâts de « Parcoursup » et le chômage des jeunes. Nous sommes ici dans une commission parlementaire et nous ne voulons pas entendre d'éléments de langage ou de discours de campagne, mais des données chiffrées qui reflètent la réalité. Dites-nous donc, madame la ministre, combien de bacheliers se sont retrouvés sans affectation et combien d'étudiants se sont retrouvés sans master. Je n'ai évidemment pas le temps de parler de toutes celles et ceux qui se retrouvent dans des filières qui sont leur dixième vœu ou qui s'orientent vers des filières privées, ni de l'angoisse que cela suscite chez eux.

Je voudrais mettre les chiffres de « Parcoursup » en relation avec d'autres chiffres. Vous avez dit que la rentrée 2021-2022 était la treizième rentrée consécutive à connaître une hausse du nombre d'étudiants et cette hausse des effectifs se poursuivra encore pendant au moins dix ans. Pourtant, les effectifs d'enseignants titulaires stagnent et moins de 2 000 postes d'enseignants-chercheurs ont été ouverts au concours cette année, contre un peu plus de 3 500 il y a dix ans. Pour pallier ces manques, l'enseignement supérieur a recours à une pléiade de doctorants faiblement et très tardivement rémunérés pour assurer les cours, et les démarches d'embauche sont d'ailleurs souvent réalisées par les titulaires. Combien de postes comptez‑vous créer pour accueillir, à la rentrée prochaine, tous ces étudiants en quête d'une place à l'université ?

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