J'aborde l'examen de ce dernier projet de loi de finances du quinquennat avec une certaine émotion, moi qui ai rejoint pour la première fois les bancs de l'Assemblée nationale il y a quatre ans et demi, alors que j'enseignais jusqu'à la veille de mon élection.
Qu'il me soit d'abord permis de rendre hommage à tous les personnels de l'éducation de notre pays qui, chaque jour, remplissent une mission de première importance. L'heure n'est ni à l'autosatisfaction ni au procès d'intention. Le budget de la mission Enseignement scolaire est, cette année encore, en hausse, confirmant que ce poste de dépenses est une priorité́ pour la majorité́ à laquelle je suis fière d'appartenir. Hors crédits du plan de relance, le budget du ministère de l'éducation nationale, de la jeunesse et des sports est en augmentation de 2,5 % par rapport à 2021, pour atteindre 76,3 milliards d'euros.
Ce dernier budget du mandat amplifie et poursuit les chantiers pour lesquels nous avons voté l'année dernière et les précédentes. Je ne reviendrai ici que sur quelques-unes des dépenses les plus significatives.
Premièrement, la revalorisation de la rémunération des personnels, engagée en 2021 et 2022, représente une enveloppe globale de près de 1,2 milliard d'euros. Loin des tribunes politiciennes, a été acté dans le cadre du Grenelle de l'Education est devenu et continuera à devenir partout réalité́.
Deuxièmement, sur cinq ans, les emplois du ministère ont été́ préservés et auront même légèrement augmenté. En 2022, le schéma d'emplois est en légère progression, avec la création de 50 emplois administratifs. Le plafond des emplois évolue favorablement en 2022. En dépit de la baisse du nombre d'élèves, tous les emplois sont maintenus à l'école primaire. Dans le second degré, pour la rentrée 2022, 350 emplois seront créés sur le programme Vie de l'élève, afin de renforcer l'accompagnement des élèves et mettre en œuvre le plan de mixité́ sociale.
Troisièmement, l'accent est mis sur l'égalité́ des chances : extension de dispositifs pédagogiques existants, tels que Devoirs faits ou les Cordées de la réussite, qui concerneront 200 000 élèves, au lieu de 80 000 en 2021 ; création de nouveaux dispositifs en faveur de la lecture à l'école ; pass culture scolaire ; école numérique. À cela s'ajoute l'expérimentation de contrats locaux d'accompagnement, afin de répondre aux besoins spécifiques des territoires et des publics socialement défavorisés, situés en dehors des zones d'éducation prioritaire.
Quatrièmement, le développement de l'école inclusive et l'accueil à l'école des enfants de situation de handicap sont une priorité́. Il est au cœur, cette année encore, du projet de loi de finances. En 2022, le ministère mobilisera plus de 3,5 milliards d'euros en faveur de l'école inclusive, soit 211 millions de plus qu'en 2021. Entre 2017 et 2022, ce budget aura ainsi progressé de 1,4 milliard d'euros, au bénéfice de l'inclusion des élèves en situation de handicap, grâce à la création de près de 27 000 emplois et une masse salariale qui aura plus que doublé. En termes d'emplois, le budget consacré à l'école inclusive permettra la création de 4 000 nouveaux emplois d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) à la rentrée scolaire 2022, portant leur effectif à plus de 80 000 équivalents temps plein travaillé (ETPT).
Permettez-moi, en conclusion, d'évoquer l'enseignement technique agricole, qui me tient particulièrement à cœur. Je me réjouis que le nombre d'élèves suivant ces formations d'avenir continue de progresser, de 0,5 %, par rapport à la rentrée précédente. Les dépenses de personnel hors compte d'affectation spéciale (CAS) pensions s'élèvent à 761 millions d'euros. L'essentiel de la progression de la masse salariale provient des mesures du Grenelle de l'éducation, à hauteur de 7 millions, et des mesures catégorielles, à hauteur de 6,6 millions. En outre, la prime d'internat et les aides aux élèves boursiers sont étendues, justifiant une augmentation des crédits de 16,3 millions d'euros.
À l'aune de ces éléments, je suis satisfaite de constater que la discussion de l'un de mes amendements l'année dernière a permis, en étroite collaboration avec le Gouvernement, d'aboutir dans ce PLF à une augmentation de 2,9 % des crédits, pour un montant de 1,527 milliard d'euros.
Mes chers collègues, l'éducation de nos enfants mérite beaucoup mieux que la politique politicienne.