En matière de lutte contre le harcèlement scolaire, nous sommes tous d'accord pour dire que la répression et le spectre de la sanction ne suffisent pas : il faut avant tout éduquer nos jeunes pour prévenir ce type de comportements. Or les études récentes en sociologie de l'éducation révèlent que les faits de harcèlement scolaire sont le plus souvent le corollaire de violences fondées sur le genre. Ainsi, l'injure homophobe « pédé », parmi les plus fréquemment utilisées dans les cours de récréation, exerce une fonction normative : il s'agit de rappeler à la norme masculine les garçons qui adopteraient des comportements ou des expressions de genre jugés féminins.
Le ministère de l'éducation nationale s'est engagé à ce que, chaque année, les élèves puissent bénéficier d'heures de formation consacrées à la lutte contre le harcèlement. Dans ce contexte, il serait particulièrement approprié que les heures d'enseignement dispensées dans le cadre des séances annuelles d'éducation à la sexualité soient le lieu d'une sensibilisation à la lutte contre les stéréotypes de genre, afin de déconstruire les représentations qui nourrissent le harcèlement scolaire.
Je profite de l'occasion pour saluer le travail de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale, particulièrement la mission de Karine Lebon et Gaël Le Bohec, qui rappelle la nécessité de s'attaquer aux stéréotypes de genre dès le plus jeune âge, notamment à l'école.