Le principe de la tarification sociale est une solution par défaut, puisqu'il revient à reconnaître que certaines personnes n'ont pas accès à l'eau en quantité et en qualité suffisante, en raison de leur manque de ressources financières. La tarification sociale est une façon de faire l'aumône. Parallèlement, la loi fait en sorte d'interdire les coupures d'eau, en espérant que les tribunaux soient ensuite favorables à condamner les interruptions de service. La tarification sociale permet de fournir un certain nombre de litres d'eau quotidiennement aux personnes les plus pauvres, tandis que les personnes qui ont les moyens de payer l'eau doivent le faire. La tarification sociale est une solution par défaut, qui ne modifie pas les facteurs institutionnels et structurels. En cela, la société reconnaît qu'elle ne garantit pas le droit universel à l'eau à tous ses membres. Bien entendu, la tarification sociale est préférable à une dérégulation totale, mais elle n'est pas la solution.