J'ai la conviction qu'il existe une relation étroite entre les valeurs sociales et les valeurs environnementales. 2,2 milliards de personnes n'ont pas un accès garanti à l'eau potable. Pourtant, la rareté de l'eau n'est pas en cause. En effet, il s'agit de 2,2 milliards de personnes appauvries, qui vivent à proximité d'une rivière ou d'un fleuve pollué. Nous ne parviendrons pas, au niveau mondial, à garantir l'accès à l'eau pour les populations les plus pauvres si nous ne sommes pas capables de restaurer le bon état écologique des cours d'eau et de fournir l'eau à des coûts abordables.
La nouvelle directive de l'Union européenne 2020/2184 du 15 décembre 2020 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine doit être reliée à la directive-cadre sur l'eau 2000/60/CE du 23 octobre 2000, qui fait de la restauration du bon état écologique des écosystèmes aquatiques une priorité. A cet égard, l'approche européenne vis-à-vis des droits de l'Homme est bonne.
J'ai attiré l'attention de la Commission européenne sur l'un des enseignements tirés de la pandémie. Le besoin de renforcer les systèmes publics de santé dans le monde entier fait aujourd'hui consensus, afin de ne laisser personne de côté. Or les services d'eau et d'assainissement y concourent, même si ces services municipaux sont parfois considérés comme des services de second rang par les États. A l'heure où l'Europe anticipe d'importants investissements pour relancer non seulement l'économie, mais aussi les droits sociaux, un consensus social et politique semble porter sur le fait de renforcer les systèmes publics de santé, en prenant en compte la problématique de l'eau et de l'assainissement, par la consolidation des capacités des municipalités à gérer ces services.