La question du droit humain à l'eau et à l'assainissement est souvent considérée comme relevant des municipalités. Cependant, les investissements nécessaires peuvent être financés grâce à la tarification. Les banques sont d'ailleurs disposées à prêter de l'argent aux municipalités. Si l'approche consiste à mettre en avant les restrictions financières qui s'exercent sur les capacités des municipalités, les capacités sont, de fait, bloquées. La Banque mondiale a conditionné des prêts à certains États à des processus de privatisation, mais cette pression ne concorde pas avec l'approche des droits humains.
Je pense que chaque pays doit engager une réflexion, pas seulement sur les grandes villes, mais sur les milieux ruraux et les petites municipalités, dont les capacités à faire des alliances pour conserver la responsabilité des droits humaines sont moindres. Il n'est pas possible de demander à Veolia ou Suez d'accomplir les droits humains. Cette obligation relève de l'État et des collectivités. Les États doivent donc, d'une part, estimer les capacités financières disponibles au niveau des municipalités, où sont généralement placées les responsabilités, pour accomplir les droits de l'Homme, et, d'autre part, renforcer ces capacités, pour éviter une situation d'anorexie financière locale.