Intervention de Simon Burner

Réunion du jeudi 11 mars 2021 à 11h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Simon Burner, directeur de European Rivers Network France – SOS Loire vivante :

SOS Loire Vivante-ERN France est une association loi 1901, dont l'objet est la protection des rivières et des milieux aquatiques depuis plus d'une trentaine d'années. Nous travaillons essentiellement sur la continuité écologique. Nous agissons pour des rivières vivantes. Notre slogan, « la passion des rivières au-delà de toute frontière », témoigne de notre volonté de nous affranchir non seulement des limites administratives, mais aussi des idées préconçues. Ainsi, nous raisonnons à l'échelle des bassins versants.

Le nom « SOS Loire vivante » est issu du combat écologique gagné dans les années 1990. Les citoyens de la Loire s'étaient alors mobilisés pour empêcher que des barrages soient construits sur le fleuve. La Loire est ainsi restée l'un des derniers fleuves sauvages d'Europe.

Notre mouvement a été à l'origine du plan Loire Grandeur Nature, qui a modifié la gestion des rivières en France et a inspiré de nombreux pays européens.

Notre association porte également le nom « European Rivers Network France », lequel nous permet d'agir sur d'autres cours d'eau. Nous travaillons notamment sur le Rhin. Avec d'autres associations européennes, nous menons des campagnes pour préserver la directive-cadre 2000/60/CE du 23 octobre 2000 sur l'eau (DCE), grâce à la plateforme Living Rivers Europe. Enfin, nous tâchons de faire passer le message que les barrages peuvent être supprimés s'ils sont inutiles ou obsolètes, à travers le projet Dam Removal Europe.

SOS Loire Vivante-ERN France n'est pas une association de gestion de la nature, mais une association de sensibilisation qui agit en direction de la société civile et des décideurs. Le militantisme est dans nos gènes. Notre conseil d'administration est composé de citoyens, et non pas de scientifiques ou de techniciens. Nous sommes souvent considérés comme des usagers de l'eau, mais nous ne nous reconnaissons pas dans cette désignation. Nous sommes des défenseurs de l'intérêt général des rivières, dans lequel l'être humain trouve sa juste place.

L'association compte une dizaine de salariés et deux mille adhérents. Elle est basée en Auvergne. Nous travaillons principalement sur le bassin de la Loire, mais nous ne nous y limitons pas. L'association compte trois antennes en France, dont une en Île-de-France. Nous disposons d'un budget de 500 000 euros environ.

L'association travaille sur les rivières, mais pas sur l'eau potable ou l'assainissement. Cependant, les rivières sont à l'origine de la chaîne. À ce titre, l'eau des rivières est un bien commun. Son accaparement à des fins privées, souvent sous couvert de la transition écologique, pose de sérieux problèmes. Celui-ci a des conséquences sur la qualité de l'eau et la continuité, et fait prendre du retard à la France dans l'atteinte des objectifs fixés par la DCE. La France se trouve ainsi exposée à des recours ou à des amendes de la part de l'Europe.

Les droits d'eau, issus de l'histoire française, mériteraient d'être débattus. Dans un contexte de stress hydrique, de changement climatique, de raréfaction de l'eau et de conflits d'usage, les droits d'eau deviennent de plus en plus anachroniques.

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