Intervention de Eddie Jacquemart

Réunion du jeudi 18 mars 2021 à 11h40
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Eddie Jacquemart, président national de la Confédération nationale pour le logement :

La Confédération nationale pour le logement (CNL) est une association d'habitants, qui œuvre au plus près de leurs préoccupations. Nous avons trois agréments : logement, consommation et jeunesse – éducation populaire. L'association a été créée en 1916.

La question de l'eau se pose notamment au regard du réchauffement climatique et de ses conséquences. Dans ce contexte, la CNL s'engage à défendre une gestion publique de l'eau, dégagée de toute logique de privatisation directe ou indirecte, afin de garantir l'accès à l'eau et de préserver l'environnement. L'eau est un besoin primaire pour tous les êtres vivants. Sa distribution répond donc à un besoin vital des populations. En tant que bien commun, l'eau ne doit pas pouvoir faire l'objet de spéculations.

Dans l'intérêt général, la gestion de l'eau doit être assurée par un service public, dont les ressources seraient consacrées à la fourniture, l'investissement pour améliorer le réseau, la protection de la ressource, l'assainissement, la préservation de la biodiversité, etc. Déléguer ce service public à une entreprise privée ne peut que mener au bafouement de ces principes.

Nous proposons un service public de l'eau, extrait des logiques de marché, donc non délégué à des entreprises, mais aussi la mise en place d'un système de tarification sociale, qui permettrait d'instaurer une partie de gratuité et une progressivité. Par ailleurs, j'appelle à une réflexion sur la tarification universelle à l'échelle du territoire, dans le cadre de la solidarité nationale. Dans une république qui a l'égalité pour valeur, l'eau devrait être au même tarif de Dunkerque à Marseille et de Strasbourg à Rennes. Il serait donc nécessaire de créer un fonds de péréquation, pour garantir un tarif unique de l'eau sur tout le territoire, y compris dans les outre-mer.

La tarification progressive doit absolument être accompagnée d'une démarche d'éducation des populations, pour les sensibiliser à la nécessité d'économiser l'eau, tant pour des raisons financières que pour préserver la ressource.

L'eau est un outil remarquable pour lutter contre l'exclusion. Nous sommes d'ailleurs favorables à ce que plus aucune famille ne subisse de coupure d'eau, en particulier en période pandémique. Aujourd'hui, couper l'eau à une famille est quasiment criminel.

Il convient de réfléchir à l'accès à l'eau des personnes sans domicile fixe et leur proposer douches, fontaines et toilettes publiques.

Des actions doivent être mises en œuvre pour protéger la ressource : achat de terrains, préservation des milieux aquatiques, etc.

Nous nous opposons à la fusion de Veolia et Suez. Nous ne sommes pas du tout favorables à une gestion privatisée de l'eau, un bien commun qui doit être accessible au plus grand nombre.

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