Quels que soient les débats relatifs aux autocontrôles en matière de qualité, la qualité de l'eau au robinet fournie par un opérateur privé ou par un opérateur public est supérieure à la qualité de l'eau vendue en bouteille de plastique. J'invite donc nos concitoyens à préférer l'eau en robinet. Si dans certains territoires l'odeur de chlore constitue un désagrément, les consommateurs peuvent remplir des bouteilles en eau afin de laisser à la chloramine le temps de s'évaporer durant une nuit avant de la consommer.
Par ailleurs, la question des investissements diffère selon les territoires. Tout d'abord, alors que les fuites dans le transport d'eau potable concourent au chiffre d'affaires des opérateurs privés, les pénalités appliquées en la matière sont souvent supportées par les usagers plutôt que par les opérateurs. Les comparaisons réalisées en matière d'investissement peuvent uniquement porter sur le rapport entre les linéaires de tuyaux entretenus et renouvelés au cours d'une année rapportés au linéaire total du réseau. Dans la mesure où une fonte fabriquée en France a une durée de vie comprise entre quatre-vingts et cent ans, et que la durée de vie des matériaux composites est comprise entre trente et cinquante ans, les territoires vertueux sont ceux où le pourcentage de tuyaux remplacés chaque année est supérieur à 1 % du réseau.
En revanche, ce taux de renouvellement est inférieur à 1 % dans de nombreuses communes, par exemple dans la plupart des communes du Syndicat des eaux d'Ile-de-France (SEDIF), ou à Montpellier avant le changement de délégation de service public, dans le Pays de Gex, ou encore à Lisieux dans le cadre l'actuel contrat de délégation. Dans certains cas, ce taux de renouvellement est parfois très inférieur. Dans un tel cas de figure, l'opérateur fait croire à son autorité organisatrice qu'il faut renouveler 0,2 % ou 0,4 % des tuyaux car ils ont une durée de vie de deux cents ou trois cents ans, ce qui n'est pas sérieux.
J'attire donc votre attention sur le fait que, dans le cadre des débats relatifs à l'état du patrimoine et aux réseaux fuyards, la priorité doit consister à construire des indicateurs contraignant pour les opérateurs et les autorités organisatrices.