Il m'est toujours difficile d'évoquer ce dossier. Dès le milieu des années 1990, j'ai fait partie des élus s'opposant à l'arrêté du préfet qui nous était soumis, permettant d'ouvrir des droits à pomper dans un aquifère auquel la population n'avait pas accès pour son approvisionnement. À l'époque, l'industriel avait indiqué qu'il avait besoin de cette ressource uniquement pour les usages du site, et non pour la production de ses sodas. Cependant, il a progressivement obtenu des avenants à l'arrêté initial et le volume pompé chaque année est passé de 700 000 mètres cubes à 1,3 ou 1,4 million de mètres cubes, selon les derniers chiffres portés à ma connaissance.
Cet industriel est donc autorisé à pomper dans un aquifère sans verser de redevance à la collectivité gérant l'eau potable. Nous nous étions opposés, dans les différents conseils municipaux environnants, à une telle autorisation. Notre objectif n'était pas d'empêcher une activité créatrice d'emplois, mais de demander que cette production se déroule sur la base du réseau d'eau potable, et non en puisant dans un aquifère situé à 700 mètres de profondeur et qui constitue une réserve pour les générations futures, dans un souci de profit à court terme.