Intervention de Hervé Paul

Réunion du jeudi 1er avril 2021 à 13h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Hervé Paul, vice-président référent cycle de l'eau de la FNCCR, maire de Saint-Martin-du-Var, président du conseil d'administration de la régie Eau d'Azur de la métropole de Nice :

Lorsque la métropole de Nice a été créée, elle a été la fusion d'une communauté urbaine et de trois communautés de communes. La volonté au moment de la création de cette métropole était d'assurer la solidarité entre les communes de montagne et la bande littorale. Évidemment pour la solidarité en eau, ce sont les communes de montagne qui alimentent en eau le littoral. En revanche, au niveau financier, c'est la bande littorale qui alimente financièrement le haut pays. La volonté première a été de reprendre la gouvernance générale de la gestion de l'eau et la maîtrise du prix de l'eau. Puis nous avons voulu mettre en place les conditions nécessaires pour assurer une meilleure solidarité entre les communes de montagne et du littoral. Et enfin, retrouver une légitimité économique pour favoriser les investissements locaux et l'emploi local. Lors de la création de la métropole, certains services avaient déménagé : pour exemple, le servie paie à Montpelier, le service clientèle à Lyon ou de l'autre côté de la Méditerranée. Nous avons voulu un service local de qualité, pour tous, au prix le plus bas possible. Cet objectif passait par la volonté de remonter le niveau de service dans le haut pays, car chaque village avait sa régie, avec parfois des coupures d'eau, des problèmes bactériologiques, du pastoralisme en montagne. Il fallait investir, installer des compteurs, supprimer des branchements et par conséquent, la métropole a investi 5 millions d'euros par an pendant six ans, soit 30 millions d'euros, alors même que les services du haut pays n'étaient pas au petit équilibre, c'est-à-dire que nous n'arrivions pas à couvrir les charges d'exploitation avec les factures d'eau. Cet investissement a servi à relever la qualité de service. Aujourd'hui, le fait d'avoir mis des compteurs, une tarification spécifique pour le haut pays (le prix de l'eau hors taxe (HT) est de 1,01 euro versus 1,41 euro sur le littoral), nous a permis de diminuer de 30 % les volumes mis en distribution. En définitive, grâce à cette solidarité, nous n'avons plus de problèmes d'alimentation en eau dans le haut pays. Un autre exemple, le 2 -3 octobre, quand la tempête Alex a dévasté le haut pays, la population recevait le lendemain des bouteilles d'eau, car la régie a mis en place des hélicoptères pour leur amener de l'eau. Dans d'autres vallées, non pourvue de l'organisation en régie, la population a attendu une semaine pour la livraison d'eau et ils ne comprenaient pas pourquoi l'État avait livré de l'eau dans nos vallées et pas dans les vallées en DSP. Tout simplement, car ce n'est pas l'État qui a livré l'eau, mais notre régie, notre système d'organisation. Au bout de 10 jours, l'eau était rétablie à 80 % pour la population sédentaire dans les vallées. Ailleurs, certains n'ont toujours pas l'eau potable. Ce n'est pas la même mutualisation ni la même solidarité qui s'exerce. En tant qu'organisateur du service, nous avons cette réactivité, cette volonté de mobiliser des moyens forts.

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