Les Assises de l'eau se sont déroulées en deux séquences. La première était centrée sur le renouvellement des canalisations. C'était un champ très précis. Dans le deuxième cycle, tous les sujets ont été abordés. Un vrai débat s'est installé, sans tabou, avec tous les partenaires présents autour de la table (associations de consommateurs, bureaux d'études, collectivités…). Il en ressort qu'aujourd'hui les services d'eau sont face à un immense défi qui est celui de l'adaptation aux changements climatiques, de l'amélioration de la qualité du service de l'eau en métropole, mais aussi en outre-mer où le service n'est pas toujours rendu. Si les conditions de la reprise en main du pilotage des services par les élus ne sont pas réunies, le patrimoine commun (les outils de production et de distribution) et la qualité du service vont continuer à se dégrader. La protection de la ressource a été un volet important de ces Assises durant lesquelles nous avons considéré que la meilleure façon d'avoir de l'eau potable n'est pas de la traiter, mais d'arrêter de trop la polluer en amont. Un des points forts portés lors de ces Assises est que sur les aires de protection des champs captants, il fallait que le service d'eau puisse avoir un droit de préemption prioritaire sur les terrains pour garantir que l'utilisation qui sera faite de ces terrains ne vienne pas contrevenir à l'intérêt de la protection de la masse d'eau. Tout le monde abondait dans ce sens. Il y a quelques jours, ce projet a été démonté suite à une incompréhension avec les sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER). Le poids des agriculteurs venus appuyer les SAFER n'a pas permis d'atteindre cet objectif. Il n'est pas question pour nous de sacraliser ou de figer ces terrains, mais de faire en sorte que l'utilisation qui en est faite ne vienne pas dégrader les masses d'eau à l'endroit même où se fera la captation en eau potable. Il semble incongru de venir jeter des engrais ou produits chimiques très puissants au point de captage de l'eau, de la pomper, puis de la traiter. Certes, cela fait du « business » pour les fabricants d'engrais, de pesticides, pour ceux qui dépolluent l'eau, mais c'est absurde. Dans la plupart des cas, cela se passe bien, mais à certains endroits, cela n'a pas pu aboutir. Et à ces endroits, nous pensons que le droit de préemption doit être mis en œuvre. Mais le projet de décret est arrêté.