Cette question de l'eau est stratégique et fondamentale. De nombreux États finiront par se doter de ministères de l'eau, comme dans les pays en voie de développement. La question de l'eau est sujette à diverses pressions qui peuvent être d'ordre naturel. L'eau est polluée de façon permanente. La carence en eau se ressentira chaque année. Dans le Nord, nous avons connu quatre années de sécheresse qui ont donné lieu à des arrêtés de la préfecture. Le second enjeu est la diminution de la pluviométrie. Il faut ajouter à la liste des problèmes l'artificialisation des sols croissante qui empêche l'infiltration des eaux de pluie. Par ailleurs, nous perdons énormément d'eau également par la défaillance de nos réseaux qui ne sont pas suffisamment renouvelés. Des études de l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques ont montré en 2014 qu'il faudrait 140 ans pour renouveler tout le réseau, alors que la durée moyenne d'un réseau est de 80 ans.
Les acteurs se mobilisent autour de l'eau, mais chacun de leur côté. Les services de l'État – agences régionales de santé (ARS), police de l'eau, etc. – gagneraient à être centralisés face aux problèmes auxquels nous sommes confrontés et l'aggravation de la carence des précipitations.
Concernant l'imperméabilisation, la logique globale veut que tout soit ramené à la station d'épuration. Elles ont une grande capacité, mais un coût de fonctionnement énergétique et chimique énorme. Il serait nécessaire d'éviter cela et de trouver des solutions.
La pollution chronique urbaine s'ajoute à la liste des problèmes. Il faut dorénavant infiltrer le plus proche du point de chute. Pour cela, des techniques alternatives sont mises en place. Ces techniques mettent de la verdure en milieu urbain, luttent contre les foyers de chaleur, mais jouent un rôle d'infiltration des eaux qui tombent dans des endroits où d'habitude, elles sont envoyées vers les stations d'épuration. Ces techniques doivent être encore développées. Il est urgent de tirer la sonnette d'alarme sur les besoins de recharger les nappes. En France, nous devons désormais raisonner comme si nous étions au Niger. Il faut infiltrer au maximum en passant par les techniques alternatives. Les choses n'évoluent pas assez vite, compte tenu de l'urgence. Ces techniques alternatives font l'objet de recherche. Moi-même, je travaille sur des solutions d'utilisation de systèmes écologiques (lombrics, etc.).