La tarification sociale la plus juste est celle qui permet de couvrir les coûts. Il n'est pas souhaitable de constater un déséquilibre économique, mais ce tarif doit permettre de minimiser la pauvreté en eau. Notre indicateur social comme élément d'évaluation est celui de la pauvreté en eau. Nous souhaitons également une tarification sociale qui puisse minimiser et rendre optimal les transferts de distributifs. Je vous donne un exemple pour que cela soit parlant, car ce transfert de distributifs est l'élément de connaissance manquant des collectivités lors de la mise en place des tarifs. La région belge de Flandre avait mis en place en 1993 un tarif social, qui donnait accès à 15 mètres cubes d'eau gratuits par personne de manière universelle, sans cibler les ménages pauvres. C'était une première tranche gratuite universelle pour l'ensemble des ménages de la région. Au final, ils ont constaté que ceux qui avaient été bénéficiaires de cette tarification n'étaient pas forcément les ménages les plus pauvres, mais des ménages riches de taille importante. Les ménages pauvres étaient eux dans une taille de consommation d'eau qui faisait qu'une fois qu'ils avaient consommé leurs 15 mètres cubes chacun, ils passaient à la tranche dont l'accès était plus élevé. C'est une chose d'être bien intentionné, c'en est une autre de connaître les effets et les bénéficiaires pour être dans une tarification sociale optimale.