Le bassin versant des sources de front de coulée, dont la superficie totale est de 42 kilomètres carrés, est divisé en deux parties. Une grande partie, située en amont, couvre 38 kilomètres carrés. La partie plus basse, juste en amont des sources concernées, occupe 4 kilomètres carrés.
La partie du Goulet, qui se situe au niveau de la ville de Volvic, est la plus est en rétrécissement. C'est dans cette zone du Goulet que sont pratiqués les prélèvements anthropiques depuis 1929 pour la galerie du Goulet et depuis 1960 pour les forages de Volvic. Dans un bassin versant comme celui-ci, la part de la pluie qui arrive à échapper à l'évaporation constitue l'apport. L'apport doit être égal aux sorties. Jusqu'en 1929 et la création de la galerie du Goulet, ces apports s'écoulaient naturellement jusqu'aux sources de front de coulée, c'est-à-dire les sources de sorties, dont deux sont utilisées par la pisciculture. Le débit de ces sources était dans ces années-là très important : il était évalué aux alentours de 450 à 600 litres par seconde. Les prélèvements de la galerie du Goulet (qui est une galerie gravitaire, c'est-à-dire qui s'enfonce directement dans l'aquifère) montrent qu'elle utilisait en net en moyenne 92 litres par seconde en 1960, puis 145 litres par seconde en 2005 (pratiquement la totalité de l'eau extraite de la galerie était réutilisée pour l'eau potable) et 135 litres par seconde en 2020. Parallèlement, en 1960, la Société des eaux de Volvic a commencé à exploiter l'eau par forages. Les prélèvements sont passés de 0 litre par seconde en moyenne en 1960 à 82 litres seconde par en moyenne en 2020, avec certaines pointes à 120 litres par seconde. Chaque prélèvement dans un bassin versant et exporté hors du bassin se fait au détriment d'autres sorties. Les sorties identifiées de ce bassin sont uniquement les sources de front de coulée. Ainsi, si 82 litres sont prélevés en moyenne par seconde, c'est autant de litres qui ne sortent pas par les sources de front de coulée.
Ce bassin versant suit un comportement hydrogéologique assez particulier. Il est constitué de différentes couches de perméabilité variable, de scories volcaniques et de couches de basalte très dures, quasiment imperméables. Lors du traçage effectué en décembre 2001, il a été injecté de l'iodure de sodium. Cet iodure de sodium est ressorti, mais – cela est curieux – les résultats diffèrent. Deux rapports ont été réalisés utilisant les résultats de ce traçage : un rapport de stage d'Alexandra Stouls et une thèse de Simon Rouquet. Les deux résultats de ce traçage sont différents. En 2009, Alexandra Stouls relate que le traceur est ressorti au niveau des sources de Saint-Genest-l'Enfant en moins de 45 jours. En 2012, Simon Rouquet affirme que le traceur se retrouve au niveau des sources du Gargouilloux en 10 ou 11 jours. J'ai demandé à accéder aux résultats bruts pour pouvoir les analyser – je ne les ai pas reçus. Habituellement, les résultats bruts des traçages sont présentés en annexe. Cette fois-ci, cela n'a pas été le cas.
Il existe probablement des périodes de déficit – les piézomètres présentés par madame Darmendrail peuvent apporter des arguments à ce sujet. Mais la baisse des débits peut être due à la hausse moyenne des prélèvements anthropiques. Cela est corroboré par la baisse de niveau observée et reconnue sur les autres bassins versants. Des calculs montrent par ailleurs une diminution de cette alimentation. Il est bien évident que si les prélèvements anthropiques pratiqués même en période de sécheresse cessaient, la nappe augmenterait.