Il n'y a pas de divergence entre nous. Nous nous en remettons aux spécialistes : si Météo France affirme qu'il n'y a pas de dérive de la pluviométrie, je leur fais confiance. Je ne crois pas à l'argument de l'augmentation de la température et de l'évapotranspiration, qui est régulièrement mis en avant par la Société des eaux de Volvic, pour une raison très simple. Quand une goutte d'eau tombe dans l'impluvium, elle tombe sur des matériaux très poreux et très perméables. Une fois percolée dans ces scories, l'eau se retrouve à l'abri de l'évapotranspiration dès qu'elle atteint dix centimètres de profondeur. Cet argument n'est donc pas, à mes yeux, recevable.
Je dispose d'un schéma interprétatif, que je transmettrai à la commission d'enquête, qui explique pourquoi nous constatons une baisse extrêmement brutale de la quantité d'eau.
(image non chargée)
Le fait d'avoir des forages rabat la limite entre la zone saturée (c'est-à-dire la zone où tout l'espace poreux de la roche est occupé par de l'eau) et la zone non saturée (c'est-à-dire l'espace où la roche est simplement humide). En pompant de l'eau, nous sommes en quelque sorte en train de vider la baignoire par le bas. Nous évitons les débordements. Les zones d'alimentation de l'ensemble des résurgences commencent à être hors d'eau. Elles se situent actuellement dans la zone non saturée en eau, car la limite en a été rabattue par les forages. La nappe du bassin de Volvic est une nappe glissante : l'eau qui tombe dans l'impluvium dévale naturellement environ 700 mètres de dénivelé. Il suffit donc que l'on arrête les prélèvements pour que l'ensemble des résurgences soit remis en état. Il est embêtant en revanche de constater que les filons d'alimentation des sources, lorsqu'ils sont mis hors d'eau, peuvent faire l'objet de cristallisations de minéraux qui peuvent obstruer complètement ces conduits. Dans ce cas, même si l'eau revient, les cheminements ne fonctionnent plus. Nous faisons face à un problème très sérieux.