L'ARS me semble résolue à progresser dans l'application du droit de tous à l'eau. Les obstacles ne viennent pas, selon moi, de l'ARS, mais de la mise en place des bornes fontaines. Les élus connaissent mal les enjeux de santé publique et de risques sanitaires. Des tensions raciales pèsent sur la problématique de l'accès à l'eau. Le garantir comporte aux yeux de certains élus le risque de fixer sur leur commune des populations précaires en situation irrégulière, ce pourquoi ils s'y refusent.
Au-delà des bornes fontaines, j'estime nécessaire de développer le réseau d'eau, y compris dans les zones bâties de logements illégaux. En tant que société privée régie par des logiques économiques, la SMAE n'apparaît pas apte à répondre à des besoins de santé publique. La SMAE ne consacre pas assez de moyens aux bornes fontaines, pour la bonne raison qu'assurer ce service public ne lui rapporte rien.
L'ARS a financé la Croix rouge pour que celle-ci exerce une pression sur la SMAE. Nous assurons la liaison entre la population et la SMAE en lui signalant les dysfonctionnements des bornes, alors que leur entretien lui incombe en principe. Qui plus est, seuls deux techniciens réparent les bornes sur toute l'île.
Je ne sais pas qui devrait gérer l'eau à Mayotte, en tout cas certainement pas une société privée comme la SMAE.