Intervention de Soibahaddine Chanfi

Réunion du jeudi 15 avril 2021 à 17h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Soibahaddine Chanfi, vice-président de l'association Les Assoiffés de Mayotte :

Il faudrait à mon avis lancer un programme de reboisement pour que l'île retrouve son couvert végétal : il garantirait la pérennité de la ressource en eau pour les générations futures. On ne saurait en effet prélever de l'eau sans en collecter par ailleurs.

En matière de gouvernance, il conviendrait, soit que l'instance de mutualisation qu'est le syndicat des eaux joue un réel rôle politique, soit que la politique de l'eau se décide au niveau des intercommunalités, ce qui amènerait à dissoudre le syndicat des eaux ou alors à le transformer en opérateur d'exploitation et de distribution. Il apparaît en tout cas impératif de ne plus recourir au groupe Vinci, non spécialiste de l'eau.

Une troisième priorité pour sortir de notre calvaire actuel implique de se pencher sur la question des fuites. Malgré le plan Eau-DOM et le plan d'urgence, on constate aujourd'hui 30 % de fuites sur le réseau, soit autant de perte d'argent public.

Enfin, le prix d'un pack de bouteilles d'eau d'un litre et demi, de marque Cristalline par exemple, vendues 70 centimes l'unité en grande surface en métropole, atteint à Mayotte jusqu'à 6 ou 7 euros. L'eau de la SMAE, autrement dit l'eau du robinet à Mayotte, n'est pas de bonne qualité, au point d'ailleurs que certains tombent malades en la consommant. J'ai interdit, dans mon foyer, la consommation d'eau du robinet. Commander des packs en métropole me revient moins cher. Il faudrait donc éviter que le secteur de la grande distribution se livre à une prédation des consommateurs.

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