L'île ne dispose que d'une ressource en eau naturelle limitée, qui plus est de qualité dégradée pour ce qui est des eaux de surface, y compris dans les retenues où des cyanobactéries la rendent parfois impropre à la consommation. La dégradation des milieux naturels par l'érosion amène de nombreuses rivières à se transformer en oueds. L'assèchement de leur lit affaiblit leur débit.
Un premier frein au dessalement relève d'un fantasme lié à son coût, que l'on croit souvent exorbitant, d'un point de vue financier comme énergétique. Un besoin d'électricité supplémentaire entraînerait des difficultés d'approvisionnement, le réseau de Mayotte n'étant pas interconnecté.
En réalité, des techniques existent aujourd'hui de production d'eau dessalée, c'est-à-dire traitée, mais potable. S'ajoute à son coût de production celui de son transport et de sa distribution jusqu'à l'usager, ce qui explique les chiffres que j'ai cités tout à l'heure, plus élevés que le prix de revient de l'eau de barrage, par exemple. Il faut convaincre chacun que le recours à l'eau de mer constitue une solution durable.
Des difficultés techniques sont apparues à l'usine de Petite-Terre, comme il arrive souvent aux unités pilotes dans n'importe quelle industrie. Une phase d'apprentissage me semble nécessaire pour apprivoiser la technologie. Espérons que les unités de dessalement de Grande-Terre se mettent en place plus rapidement et efficacement. Il ne faut en principe que douze à dix-huit mois au plus pour mettre sur pied des unités ne produisant que quelques milliers de mètres cubes journaliers.