Notre démarche a été dès le début centrée sur le problème quantitatif posé par la nappe des GTI. Des solutions d'économies de la consommation, mais aussi de substitution, ont d'emblée été envisagées, car les seules économies de consommation ne permettront pas d'économiser 1 million de mètres cubes d'eau.
Au titre de ces solutions de substitution, un transfert du gîte C vers le gîte B a été envisagé, mais toujours sous la forme d'un transfert partiel. Un transfert total serait parfaitement déraisonnable : ce serait « habiller Pierre en déshabillant Paul » et risquer en effet de déséquilibrer le gîte B. De plus, la composition hydrominérale des eaux des deux gîtes est très différente, raison pour laquelle elles s'adressent à des marchés et des consommateurs différents. Le transfert partiel constitue néanmoins une solution nécessaire, quoique non suffisante, pour atteindre l'équilibre de la nappe des GTI.
Les études sur l'état de nos nappes ne font que commencer. Quelques relevés piézométriques ont permis de connaître le niveau des nappes. Il faudra les compléter. C'est le rôle de l'observatoire qui a été mis en place, sur financement public, mais suivre l'évolution d'une nappe requiert un travail de plusieurs années. Dix ans de relevés piézométriques seront en l'occurrence nécessaires pour quantifier la possibilité du transfert du gîte C vers le gîte B. Cela ne signifie pas qu'il faudra attendre dix ans pour commencer à restaurer l'équilibre de la nappe des GTI. Simplement, le débat devra s'apaiser. Le temps hydrogéologique n'est pas le temps politique ni médiatique. Le débat ne s'élève pas en élevant le ton. Tous les acteurs devront être écoutés.