Pour ma part, étant agriculteur, j'ai plutôt connaissance de la situation du foncier. Que Nestlé cherche à faire du profit à tout prix, je pourrais presque l'entendre si ce groupe ne prétendait pas faire les lois en France, en matière foncière. Nestlé bénéficie de passe-droits auprès de la société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER), ainsi que des élus siégeant en comité technique.
Nestlé parvient à acquérir des terres de manière aberrante et sur des volumes conséquents, portant le total à peut-être 4 000 hectares. Pour un aparté, je signale que Nestlé s'est comporté de manière très discutable dans les pays en voie de développement durant trente ans. Concernant le foncier agricole, ce groupe essaie d'ailleurs de faire usage de son droit de préemption auprès d'agriculteurs, comme moi, qui protègent la nappe depuis des générations. Pour ma part, je refuserai de contracter quoi que ce soit tant que cet industriel n'aura pas revu ses engagements en matière salariale car comme le disait madame Renée-Lise Rothiot, les effectifs ont drastiquement diminué. Je refuserai également tant que demeureront ces décharges plastiques.
En matière de foncier, j'ai également pu constater que des personnes n'ayant jamais exercé de profession agricole ont pour autant bénéficié de compensations à la perte de la terre, obtenant même les documents de circonstance. Nestlé ne peut pas avoir produit ces documents et je considère donc que la compromission a atteint la chambre d'agriculture des Vosges. Les élus majoritaires de cette entité m'ont toujours semblé évoluer dans la connivence avec Agrivair.
Je déplore et qualifie de honte, qu'une nouvelle convention soit actée au sujet des nappes, avec les mêmes acteurs que pour la première, comme le président de la chambre d'agriculture des Vosges de l'époque, devenu président de l'Ermitage et actuellement sénateur.
Ces faits que je qualifie de corruption et de vol se traduisent par le fait que Nestlé nous rachète la terre avec l'argent obtenu par la commercialisation de l'eau captée au détriment de la population locale. Mais les individus acceptant d'évoluer dans ce système sont récompensés l'industriel.
Je conclus mon propos en rappelant qu'il nous est également apparu aberrant que des droits pour de l'eau de rinçage aient été accordés à Nestlé, alors que la nappe concernée affichait déjà un déficit connu de tous.