En réalité, les données existent. Le diagnostic du SAGE de 2010 faisait part d'un tableau du BRGM détaillant les déficits, à savoir 2,5 millions de mètres cubes dans les années 1970 et 1,5 million dans les années 1980.
En 1992, l'État autorise le prélèvement par Nestlé mais a bien connaissance du déficit existant. Nestlé a puisé jusqu'à 1,7 million de mètres cubes par an, raison pour laquelle l'État les a limités à un million à compter de 2004. En résumé, l'État confirmait l'autorisation de surexploitation de la nappe et l'aggravation du déficit datant de 1975.
Je me suis étonné ce matin du silence des intervenants au sujet du déficit cumulé, puisque les schémas sont disponibles depuis 2010. En 2018, le département des Vosges avait fourni l'ensemble des prélèvements, par acteur. Sur cette base, j'ai réalisé moi-même les calculs et ce sont près de 33 millions de mètres cubes qui ont été prélevés depuis 1992, dont un peu moins de 30 millions par Nestlé, soit 84 %.
En ce sens, Nestlé ne peut certainement pas soutenir, comme cet après-midi, que tous les acteurs ont leur part de responsabilité dans le retour à l'équilibre des nappes. La gestion d'une masse d'eau donne priorité à l'alimentation en eau potable et ensuite seulement aux activités humaines comme l'agriculture ou l'industrie de transformation.
La mise en bouteille de l'eau de cette nappe est un non-sens absolu, engendrant un pillage de la ressource.