Intervention de François Descoeur

Réunion du jeudi 6 mai 2021 à 14h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

François Descoeur, maire d'Anglards-de-Salers, membre de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) :

Je m'associe à une grande partie de l'intervention de M. Flajolet. En tant que maire rural, je m'inquiète du devenir des petites communes, sur le plan des réseaux, mais aussi sur celui de la quantité et de la qualité de l'eau. Contrairement à une idée reçue, l'Auvergne n'est pas le « château d'eau » de la France. D'immenses difficultés y sont rencontrées, alors qu'elle forme un territoire de pâturage.

Comme cela a été mentionné précédemment, l'eau constitue un patrimoine commun qui doit être préservé. Au plan national, il est essentiel de faire attention à son utilisation, en adoptant une certaine éthique. Sur le plan de la ressource en eau ainsi, d'importantes difficultés sont aujourd'hui observées partout en France, et plus particulièrement dans le monde rural, essentiellement sous l'effet de l'insuffisance des moyens financiers disponibles. En effet, les petites communes n'ont pas les moyens de conduire des études importantes. Il est donc primordial que l'État déploie un véritable plan d'ampleur, au bénéfice des petites communes rurales et de la ruralité au sens large.

En complément, il ne fait pas toujours sens de vouloir regrouper l'ensemble des structures de gestion d'un département. En effet, les acteurs locaux connaissent très bien les réseaux, les problèmes et les ressources. En parallèle, certains syndicats sont bien outillés et ne rencontrent pas de problèmes financiers. Il est donc indispensable de s'appuyer sur les structures existantes et d'essayer de regrouper des communes à l'échelle de bassins géographiques, et pas à l'échelle de départements ou de régions.

Une nouvelle fois, l'État se doit de conduire, sur l'ensemble du territoire, un véritable plan Marshall, traitant la question de la ressource, mais également celle de la distribution. En la matière, les opérateurs publics actuels s'appuient sur des personnels compétents, disposent de moyens intéressants et présentent l'intérêt d'être positionnés à l'échelle de bassins. La réunion de l'ensemble de ces acteurs devrait être ponctuellement envisagée, avec le renforcement des connexions, entre les territoires, concernant la question de la ressource en eau. À mon sens en effet, les petites communes rurales ne seront pas nécessairement mieux loties en adhérant à des structures de grande taille.

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