Intervention de Philippe Jougla

Réunion du jeudi 6 mai 2021 à 17h00
Commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences

Philippe Jougla, agriculteur, membre du conseil d'administration en charge du dossier Eau à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) :

Au préalable, je tenais à vous remercier de nous recevoir.

Premièrement, pour rappel, les pluies représentent, en France, 500 milliards de mètres cubes par an, dont la moitié tombe sur des surfaces agricoles. Selon les données publiées par le ministère de la Transition écologique, 32 milliards de mètres cubes d'eau sont utilisés par l'activité humaine, dont 3 milliards par l'agriculture.

Deuxièmement, l'irrigation est d'une activité très ancienne, qui a toujours été utilisée par l'agriculture. Bien évidemment, elle a connu un développement considérable dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Il n'en demeure pas moins qu'elle existait bien avant cela. En France ainsi, les régions se sont développées par le truchement du défrichage et d'actions d'irrigation gravitaire.

Dans le domaine de l'agriculture troisièmement, l'utilisation de l'eau est souvent associée à un facteur d'intensification que je revendique. À l'inverse en effet, l'absence d'eau emporte une baisse du nombre d'agriculteurs et de fermes et, par extension, un appauvrissement des territoires. Par conséquent, l'apport d'eau doit, dans la plupart des cas, dégager de la valeur ajoutée et favoriser le développement d'un territoire.

Quatrièmement, l'agriculture est, en première ligne, confrontée au changement climatique. Dans ce contexte, l'eau constitue un outil indispensable. Selon les prévisionnistes, les précipitations devraient être relativement stables en France. En revanche, ces dernières devraient être beaucoup moins bien réparties dans le temps qu'aujourd'hui, avec des périodes de sécheresse plus longues, des périodes de canicule plus intenses et des périodes de pluies plus fortes, propices aux inondations. De fait, l'agriculture doit se préparer aux conséquences du changement climatique : en revanche, l'eau dont elle bénéficie ne doit pas jouer le rôle de variable d'ajustement.

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