Pour rappel, les sécheresses de 1975 et 1976 ont emporté le développement de l'irrigation en France ; en effet, elles avaient eu des répercussions catastrophiques, notamment dans les sols superficiels, où le taux de matière organique est très faible et ne peut pas être relevé facilement.
Au cours des 30 dernières années, le taux d'efficience de l'eau s'est amélioré de 10 %, notamment du fait des progrès techniques. Initialement ainsi, les systèmes d'irrigation reposaient sur le principe de la gravité, avec de très gros volumes d'eau. Ils ont ensuite évolué vers l'aspersion, permettant de limiter ces derniers. Désormais, les techniques du « goutte-à-goutte » et de la micro-irrigation sont mises en œuvre lorsque c'est possible.
In fine, ces différents progrès techniques ont permis de limiter les volumes d'eau consommés par l'irrigation.
À mon sens toutefois, les volumes d'eau nécessaires ne devraient pas se réduire, mais progresser, pour répondre aux défis du changement climatique et de la démographie. Toutefois, il reste encore de véritables marges de progrès, sur le plan de l'efficience. À volume d'eau équivalent ainsi, il est possible de produire davantage, à travers :
– les progrès matériels, avec le développement des pivots par exemple, qui consomment moins d'eau et qui la régulent mieux ;
– le pilotage de l'irrigation, qui permet d'améliorer la connaissance des sols et, par extension, d'identifier les besoins réels des plantes.
Les chambres d'agriculture aident les agricultures à optimiser leurs pratiques d'irrigation. Par surcroît, la génétique des plantes s'est améliorée. Enfin, les différents progrès édictés vont permettre de produire plus, avec moins d'eau.