Prenons l'exemple d'une commune de 300 habitants dans laquelle un abattoir serait installé. Celui-ci apporte 300 emplois mais produit également 10 fois plus d'effluents que la quantité pouvant être gérée par la collectivité. Cette dernière se retrouve alors pieds et poings liés à l'abattoir. Dans un tel système, c'est la collectivité qui devrait rejeter les effluents dans la station d'épuration de l'abattoir. Dans le cas inverse, elle assume le risque financier de l'abattoir et ne peut pas discuter du bon niveau de rémunération. Les collectivités doivent donc atteindre une taille critique et se situer au bon niveau d'intervention, afin de renforcer leur pouvoir de négociation.
Sur le petit cycle de l'eau, le principe de « l'eau paie l'eau » s'avère efficace. L'enjeu est de parvenir à une intercommunalisation à la bonne échelle. Il serait toutefois légitime d'élargir le champ des redevances des agences de l'eau, de manière à aboutir à un système de type « l'eau paie l'eau et la biodiversité ». Le but est d'éviter que le consommateur d'eau paie la biodiversité ou l'agriculture.
Le montant des redevances relève d'un choix politique. D'importants efforts d'investissement doivent en tout cas être consentis, aussi bien dans les domaines de l'eau, de l'agriculture que de la biodiversité. La situation demeure en effet tendue. Il faudra également choisir entre un financement direct par les usages et un système de mutualisation adossé à la solidarité nationale. A ce jour, il reste en tout cas encore du travail à accomplir concernant la gestion des pollutions et de l'argent sera nécessaire pour y parvenir.